A Rennes, un projet de tour de 90 m fait grincer des dents

La Ville de Rennes a annoncé vendredi la construction d’une tour de 90 mètres dans le futur quartier d’affaires EuroRennes, mais le projet fait déjà grincer des dents dans la majorité municipale.

Cet immeuble de grande hauteur (IGH) est le premier projet du genre depuis la construction des deux tours Horizons, de 99 et 96 mètres, conçues en 1970 par l’architecte Georges Maillols.

La future « tour Féval », du nom de la rue où elle sera installée, comprendra 26 étages et abritera quelque 180 logements. Elle fait partie de la douzaine d’immeubles déjà en gestation dans le quartier d’affaires Euro-Rennes, une zone d’activité de 60 hectares qui entoure la gare ferroviaire, à l’ouest et à l’est.

La tour Féval fera partie d’un archipel de cinq bâtiments qui abriteront des logements, mais aussi une maison pour l’emploi, un hôtel et des commerces.

Le projet est porté par le groupe breton Samsic (propreté et services aux entreprises) qui investira 120 millions d’euros. Sponsor du FC Rennes, basé à Cesson-Sévigné en proche banlieue rennaise, Samsic y occupera deux bâtiments pour son futur siège. Présent dans 23 pays, Samsic emploie 90.000 personnes et réalise 2,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an, selon les chiffres de l’entreprise.

Un concours d’architecture doit faire émerger des projets de réalisation et Samsic espère « une fin des travaux pour fin 2023 », a indiqué son fondateur et PDG Christian Roulleau vendredi, lors d’une conférence de presse.

La maire socialiste de Rennes Nathalie Appéré s’est félicitée d’un « projet mixte » qui aura à la fois une « fonction commerciale » et une « fonction logement », conforme au plan local de l’habitat (PLH) de Rennes.

« Cela permettra de conserver un quartier d’affaires qui ne soit pas seulement un quartier d’affaires », a souligné l’édile.

C’est « la tour de trop », a dénoncé le groupe écologiste de Rennes, membre de la majorité au conseil municipal, dans un communiqué. Les Rennais ne sont « pas favorables aux immeubles de grande hauteur », ont-ils ajouté en faisant référence à une étude menée dans le cadre du projet de développement urbain Rennes 2030.

« Les tours de grande hauteur ont des performances énergétiques déplorables et ne sont pas – contrairement aux idées reçues – un gage de densité », ajoutent-ils, en réclamant « une ville exemplaire en matière d’écologie ».

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