Accessibilité du métro parisien : Borne recadre des députés LREM

La ministre des Transports Elisabeth Borne a rabroué jeudi des députés LREM qui souhaitaient améliorer l’accessibilité du métro parisien pour les personnes handicapées dans l’optique des JO-2024, jugeant la proposition, qui était cosignée par Benjamin Griveaux, « irréaliste ».

Lors de l’examen du projet de loi mobilités, le « marcheur » parisien Pacôme Rupin a défendu en vain le fait d’imposer à la RATP de mettre au moins 15% des stations et du matériel roulant de son réseau de métro souterrain en conformité avec la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, avant le 31 décembre 2025. Le mesure avait vocation à s’appliquer « dans les limites du périmètre de Paris ».

L’amendement était signé par six autres députés de la majorité, dont Benjamin Griveaux, ancien porte-parole du gouvernement, candidat à l’investiture LREM pour les municipales dans la capitale.

« C’est un objectif tout à fait atteignable », a estimé M. Rupin, appelant à faire preuve de « volontarisme » alors que Paris va accueillir les jeux Olympiques et paralympiques en 2024. « Un retard a été pris sur l’accessibilité du métro parisien par rapport à d’autres territoires dans le pays » et « d’autres grandes métropoles dans le monde », a-t-il souligné, avec le soutien notamment de Régis Juanico (app. PS).

Les Jeux à Londres (2012) « ont servi de catalyseur à l’accélération de chantiers de transports en commun », a souligné ce dernier.

Mais, a rétorqué la ministre, « on crée beaucoup de déceptions parmi les personnes handicapées en se faisant plaisir à voter des lois qui sont inapplicables ». « Il est matériellement impossible de tenir le calendrier que vous êtes en train de fixer », a assuré cette ex-présidente de la RATP (2015-2017).

Et de lancer à M. Rupin, sous des applaudissements : « Est-ce que vous savez que les stations de bus en banlieue ne sont même pas accessibles, que les voiries ne sont pas même pas accessibles ? Oui Paris c’est important. L’ensemble du pays, l’ensemble de la banlieue, c’est aussi important ! »

« On ne cherche pas à opposer les territoires » mais à profiter d’un événement « qui va arriver en 2024 », a tempéré Jean-François Mbaye (LREM), cosignataire de l’amendement.

« Pourquoi se focaliser uniquement sur Paris ? », a questionné Valérie Lacroute (LR).

« Ce qui m’inquiète c’est à quelle date, dans quel siècle (…) on va donner les moyens de rendre accessibles ces transports ? », a raillé l’Insoumise Caroline Fiat.

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