Accord Bolivie / Russie pour un centre bolivien de recherche nucléaire

La Bolivie et la Russie ont signé dimanche des accords en vue de la construction d’un centre de recherche en technologie nucléaire à des fins non militaires. Ce site est destiné à devenir le plus grand de ce type en Amérique latine.

« En discutant avec le président Poutine, nous avons décrété que la Bolivie avait le droit d’avoir ce centre de recherche en énergie nucléaire. Nous allons être le dernier pays d’Amérique latine à avoir ce centre, mais il sera le plus moderne et le plus grand de la région », a déclaré le président bolivien Evo Morales lors de la signature.

Les installations seront construites à El Alto, dans une ville principalement peuplée de migrants ruraux située à une douzaine de kilomètres de La Paz et où se trouve la majorité des sites industriels du pays. En septembre 2015, les riverains d’un quartier de la banlieue de La Paz avaient pu obtenir quant à eux, à force de résistance le déplacement du projet.

Les travaux, d’une durée prévisionnelle de quatre ans, coûteront au total 300 millions de dollars. Ils s’appuieront sur la technologie russe.

« Nous nous efforcerons au maximum d’apporter toute l’expérience russe et toute notre connaissance du domaine nucléaire à ce centre de recherche », a assuré Sergueï Kiriyenko, directeur de Rosatom, l’agence fédérale de l’énergie atomique russe. Ajoutant que le site sera – selon lui – le meilleur d’Amérique latine.

Le projet comprend trois volets : un volet médical centré sur la détection précoce de cancers et la recherche sur les maladie cardiaques, un volet sur la sécurité alimentaire et un volet scientifique, avec un réacteur de recherche pour des applications pacifiques nous est-il précisé.

Evo Morales souhaite que les raccords soient ratifiés rapidement et qu’une entreprise d’Etat chargée d’administrer le centre nucléaire soit créée au plus tôt.

En octobre 2015, il avait d’ores et déjà annoncé que la Bolivie installerait un centre de recherche nucléaire doté de technologie russe, précisant alors que sa mise en œuvre se ferait avec le concours de l’Argentine.

S’exprimant devant la presse, il avait également assuré que le complexe nucléaire, qui disposera d’une installation de cyclotron-radiopharmacie, d’une installation multi-usage de radiation gamma, ainsi qu’un réacteur de recherche, ne présentait aucun risque pour les habitants ni pour la nature.

Le gouvernement bolivien avait alors indiqué que cette installation permettra de diversifier la production énergétique du pays, de donner une impulsion à l’industrie technologique mais également d’améliorer la santé et la sécurité alimentaire.

Face aux critiques de l’opposition et aux craintes de la population, le président bolivien avait affirmé pour sa part que l’installation n’impliquerait aucune pollution pour le le sol, l’eau ou l’air.

Rappelons qu’en octobre 2015, la Bolivie et Rosatom ont signé un accord de développement d’énergie nucléaire à des fins pacifiques, projet devant arriver à son terme en 2020.

En janvier 2014, le président bolivien, Evo Morales, avait annoncé dans un discours prononcé devant le congrès que le développement de l’énergie nucléaire dans le cadre d’une utilisation pacifique était une priorité stratégique du pays. Depuis la validation du projet, le gouvernement bolivien a signé des accords avec la France et l’Argentine, via l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), laquelle apportera son soutien afin d’appliquer les standards de sécurités exigés au niveau international.

Si la Bolivie n’a pour le moment pas quantifié ses réserves d’uranium, des rapports préliminaires signalent toutefois la présence du minéral radioactif dans le sud du pays.

En octobre 2010, le président Morales avait rendu public un accord signé avec Téhéran pour utiliser la technologie iranienne et développer une centrale nucléaire en Bolivie, mais l’accord n’a finalement pas été appliqué.

Sources : AFP, Rosatom

Elisabeth Studer – 06 mars 2016 – www.leblogfinance.com


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