Afrique du Sud : appel à la grève dans la métallurgie

Voilà qui devrait impacter tant les marchés des métaux que le secteur automobile.
Numsa, important syndicat de la métallurgie d’Afrique du Sud a annoncé cette semaine sa décision d’appeler à la grève plus de 220.000 ouvriers du secteur en vue d’obtenir des hausses de salaires.
Il promet ni plus ni moins de paralyser l’industrie, menaçant une économie fragilisée par une grève de cinq mois dans les mines de platine. Autre élément notable : une grande partie des adhérents de Numsa sont employés dans le secteur automobile, lequel a été lourdement affecté par des grèves massives l’an dernier.

« Les instances du Numsa ont entériné la décision de nos membres de se mettre en grève illimitée à partir du 1er juillet, » a ainsi déclaré à la presse le secrétaire général adjoint Karl Cloete.

Si l’on en croit ses propos, le patronat sud-africain ainsi que les multinationales devraient s’estimer heureux, puisque les exigences de hausses salariales ont été ramenées de 15% au début du mois à désormais 12 %, alors même que l’Afrique du Sud connaît actuellement une forte poussée d’inflation. Laquelle a atteint 6,6% en valeur glissante annuelle en mai dernier.

Le Numsa a également appelé à la grève le personnel de la compagnie publique d’électricité Eskom, jugeant insatisfaisant la hausse de salaire de 5,6% proposée par sa direction à ses quelque 10.000 salariés.

Rappelons enfin que des mouvements sociaux particulièrement violents survenus en 2012 et 2013 ont fortement pesé sur la croissance sud-africaine durant ces deux dernières années, pénalisant parallèlement les efforts de création d’emplois du gouvernement.

Elément non négligeable : le secteur minier représente environ un tiers de la capitalisation de la Bourse de Johannesburg. Il assure 40% des exportations et constitue une source cruciale de devises pour le pays, employant un demi-million de personnes.

En 2013, les sept usines automobiles sud-africaines, détenues par BMW, General Motors, Ford, Mercedes, Nissan, Toyota et Volkswagen, avaient été affectées par 21 jours de grève à la fin de l’été. Une autre grève avait ensuite démarré dans le secteur des composants automobiles.

Sources : AFP, Reuters

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 29 juin 2014 –


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