Albanie : appel aux investissements étrangers dans pétrole et gaz d’un pays voisin de la Grèce

L’Albanie, nouvelle opportunité pour les majors pétrolières ? En tout état de cause, le Premier ministre albanais, Edi Rama a invité mardi les compagnies pétrolières étrangères à investir dans l’exploration des hydrocarbures sur le territoire albanais. Au delà des exhortations, l’Albanie tente d’attirer les chalands en allégeant les charges fiscales.
Des propos énoncés à l’ouverture d’une conférence organisée à Tirana avec la participation des représentants de plusieurs compagnies étrangères.
Rappelons à cet égard que le pays est doté de réserves de pétrole et de gaz estimées à quelque 400 millions de tonnes. En 2014, sa production a été d’1,4 million de tonnes de brut. Selon les experts, 40 millions de tonnes se situent dans des zones où la probabilité de succès d’exploitation est très forte.

Le ministre de l’Énergie, Damian Gjiknuri, s’est quant à lui voulu plus précis, indiquant que son pays avait identifié treize zones pour l’exploration de réserves de gaz et de pétrole.

Il a par ailleurs ajouté que les investissements étrangers en Albanie dans le domaine du pétrole s’élevaient à l’heure actuelle à quelque 350 à 400 millions d’euros, soit environ 40% de l’ensemble des investissements étrangers dans le pays.

Plusieurs compagnies étrangères sont d’ores et déjà présentes sur le marché local, il s’agit notamment de Royal Dutch Shell, Bankers Petroleum, Sherwood, Stream Oil ou encore Transoil.
Les autorités albanaises ont par ailleurs annoncé qu’elles préparaient un nouvel appel d’offres en vue de privatiser la compagnie pétrolière nationale Albpetrol, dont une première vente a été annulée il y a deux ans.

Reste toutefois que la Grèce pourrait entrer en conflit avec l’Albanie pour les gisements de la mer Ionienne. Athènes, de plus en plus dépendante des importations d’hydrocarbures, espère en effet pouvoir utiliser les zones pétrolifères de la mer Ionienne et de la Méditerranée, en particulier dans les zones autour des îles de Corfou et de Crète.

En septembre 2012, le ministère grec de l’Énergie avait octroyé à la compagnie norvégienne Petroleum Geo-Services ASA (PGS), le droit d’effectuer des recherches sismiques pour le gaz et le pétrole dans cette région. Les réserves de hydrocarbures de la mer Ionienne pèseraient environ 450 mrds €.

En juin 2012, les autorités albanaises ont quant à elles accordé à la société « Emanuelle Adriatic Energy Ltd. », enregistrée à Chypre et filiale de l’ILDC israélienne, une concession de recherche et d’exploitation des hydrocarbures dans une large zone de 5,070 km² dans partie sud de la mer Adriatique. En plus de l’utilisation des ressources naturelles marines, la Grèce entend ainsi devenir un troisième acteur dans le détroit d’Otrante, avec l’Italie et l’Albanie.

Sources : AFP, Eco nostrum

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com – 18 mars 2015


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