Algérie : reprise des actions GMA dans la mine d’Or de Tamanrasset

algerie_gold.jpgOù l’on reparle encore de l‘Algérie …. Décidément le pays semble vouloir utiliser à fond sa carte maîtresse de ses ressources en matières premières pour faire face à la crise … histoire également de s’assurer une paix sociale.

Un haut responsable algérien a en effet indiqué mardi que l’entreprise publique algérienne Sonatrach allait reprendre la totalité des actions de l’australien GMA ( Gold Mining Algeria) – Rssources dans ENOR (Entreprise d’Exploitation des Mines d’Or algéro-australienne), cette société exploitant actuellement la mine d’or de Tamanrasset.

« Nous avons pris la décision de reprendre la totalité des actions de GMA-ressources dans ENOR et tous ses intérêts dans la mine de Tirek-Amesmessa« , a ainsi déclaré le ministre algérien de l’Energie et des Mines Youcef Yousfi à l’agence APS à Doha, en marge du 20e Congrès mondial du pétrole.

Une information qui n’est pas vraiment une surprise alors qu’à la mi-octobre,
le groupe australien avait annoncé qu’il se retirerait d’Enor, dont il détenait 52% des actions.
Raisons invoquées : les difficultés rencontrées pour faire face aux coûts élevés du développement de la mine.

Selon le ministre, la méthode d’exploitation choisie et développée par GMA pour l’exploitation de la mine laissait à désirer, plaçant GMA dans l’impasse.

Désormais, Sonatrach devrait reprendre le travail à zéro en élaborant de nouvelles études de développement de la mine. Un partenariat avec de grandes sociétés est envisagé pour ce faire.

« Des sociétés juniors, comme GMA, on n’en veut plus. Il nous faut des sociétés qui ont l’expérience, les financements et les moyens techniques nécessaires. C’est un projet, situé dans des régions difficiles, et qui nécessite beaucoup d’investissements et d’expertise« , a par ailleurs martelé M. Yousfi. 

En 2010, Douglas Perkins, alors PDG de GMA, avait déclaré que Tirek -Amesmessa faisait partie de l’un des plus importants gisements aurifères en Afrique, situation provoquant l’abandon du développement d’un gisement d’or en Angola au profit de l’Algérie.

Mais selon certaines informations la mine de Tirek ne produisait plus d’or depuis 2008.
Depuis 2009, la mine d’Amesmessa était devenue un gouffre financier pour l’Enor … voire pour Sonatrach.

Cette dernière qui a financé les 100 millions de dollars d’investissement en compagnie de banques publiques n’a pas pu récupérer son placement.

Mais pire encore ...

En juillet 2011, les actions de la société australienne Gold Mining Algeria (GMA) avaient dégringolé à la Bourse de Londres. Les investisseurs internationaux réagissant à la découverte du scandale de l’étude erronée faite au gouvernement algérien.

Cette étude avait conclu que les mines de Tirek et d’Amesmessa pouvaient produire entre 3000 et 4000 kg d’or par an, soit 250 kg par mois.

Mais au final, il s’est avéré que ces mines ne pouvaient en réalité produire qu’environ 20 kg d’or/mois.

L’annonce faite par le P-DG de GMA ayant fait part de la découverte de la plus importante mine d’or en Afrique après le Congo ne fut donc qu’un leurre
dont l’objectif était d’escroquer l’ État algérien.

 Pour rappel, en janvier 2007, le P-DG de GMA avait annoncé que les mines de Tirek et d’Amesmessa pouvaient produire environ 28,5 grammes d’or de chaque tonne de terre et de roche.
Mais, il s’est avéré par la suite que ces mines ne peuvent produire en réalité qu’environ trois grammes d’or pour chaque tonne de terre et de roche.

Un document révèle que l’ancien directeur régional de la société exploitation des mines d’or avait avisé l’ancien ministre de l’ Énergie et des Mines, Chakib Khalil, le Groupe Sonatrach et les experts de la Banque extérieure d’Algérie que la déclaration du P-DG de GMA est infondée et que son objectif était d’arnaquer le gouvernement algérien

 Sources : AFP, Presse Algérienne, Nouvel Obs

Le Blog Finance