Alsace/Lorraine : accords de permis de recherches d’hydrocarbures

En France, on n’a pas de pétrole, avez vous dit ? L’actualité tend à nous prouver – une nouvelle fois – que la formule n’est plus de mise.
Des arrêtés ont en effet été publiés samedi au Journal officiel, accordant des permis exclusifs de recherche de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux dans deux sites en Alsace et en Lorraine.
Par arrêtés en date du 27 août émanant des ministères du Redressement productif et de Ecologie, un premier permis d’exploration concernant le secteur de Seebach (Bas-Rhin) est attribué conjointement aux sociétés Bluebach Ressources et Geopetrol SA. Le permis, accordé pour 4 ans, couvre une zone de 328 km2.
Un deuxième permis concerne la zone de Forcelles (Meurthe-et-Moselle). Il est accordé à la société Terre pour une durée de 3 ans et couvre une surface de 20 km2.

La patience a donc payé, puisque c’est en novembre 2009, que la demande de permis de recherche de Seebach avait été déposée par Bluebach, celle de Forcelles ayant quant à elle été déposée par la société Terre en juillet 2008.
La zone a d’ores et déjà fait ses « preuves », le gisement de Forcelles ayant ainsi produit 13.700 tonnes de pétrole de 1978 à 1995. Elle a déjà été partiellement couverte par des permis de recherches d’hydrocarbures conventionnels, via notamment la concession à Eurafrep et Replor de 1983 à 2004. Dans le cadre de ces anciens permis, 21 forages d’exploration-production ont été réalisés.

Selon le Journal Officiel, cette nouvelle attribution est rendue possible aujourd’hui « compte tenu des progrès technologiques accomplis dans le domaine de l’exploration cette dernière décennie, en matière de mesures comme en matière de retraitement informatique des données ». Ajoutant qu’ »une récupération complémentaire de pétrole conventionnel dans l’ancien gisement de Forcelles apparaît encore possible ».

« Notre but », soulignait en 2011 Bertrand Launois, cadre dirigeant de la société Geopetrol mais également associé  de Bluebach Ressources, « est de reprendre d’anciens puits forés par Elf et Total qui avaient montré du pétrole mais pas suffisamment pour être rentables au milieu des années 80 », période durant laquelle le prix du baril de pétrole était passé sous la barre des 15 dollars. N’excluant pas d’en forer de nouveaux.
Stéphane Touche, cadre dirigeant de Millenium Géoventure et également associé  de Bluebach Ressources, avait quant à lui alors expliqué que les techniques de traitement sismique avaient évolué, permettant par exemple « de regarder ce qui se trouve sous le sel de potasse , ce qui n’était pas le cas lors des précédentes campagnes d’exploration pétrolière menées dans cette région. »

A noter que ces arrêtés relancent l’attribution de nouveaux permis exclusifs de recherches de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux (PERH), processus gelé jusque là depuis plusieurs mois suite notamment à la révision du code minier. Reste que les textes ne précisent pas quels types d’hydrocarbures sont recherchés.

Lors d’une audition parlementaire sur la réforme du code minier, Jean-Louis Schilansky, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), avait déploré qu’environ 120 demandes de permis étaient « bloquées » au stade de l’instruction auprès des services ministériels. Cette situation pouvant selon lui comme « un effet collatéral de la polémique sur le gaz de schiste« .

Sources : JO, AFP, Est Républicain, DNA

Elisabeth Studer – 09 septembre 2013 – www.leblogfinance.com

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