Analyse et Stratégie : Pour Dorval AM, l'environnement est favorable aux actions, surtout européennes

Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, le retour de la confiance est indéniable sur les marchés financiers. Selon François-Xavier Chauchat, économiste de Dorval Asset Management, il est justifié par un environnement exceptionnel pour les marchés actions : « la reprise synchronisée de l’économie mondiale, la renaissance de la zone euro, la prospérité des entreprises, l’accélération de la numérisation de l’économie et le maintien des taux d’intérêt réels à des niveaux extraordinairement bas plaident comme rarement en faveur des actions. »

Les entreprises européennes devraient être les principales bénéficiaires de cette reprise, car les marges profiteront d’une absence d’inflation salariale et du soutien continu de la BCE. Le taux de croissance de la zone euro pourrait continuer d’être révisé en hausse, un objectif de 2 % pour 2017, contre une attente de 1,7 % actuellement, étant atteignable selon cet expert. Dans ces conditions, la hausse médiane des bénéfices par action pourrait s’élever à 13 % et une nouvelle amélioration à deux chiffres est anticipée pour 2018. Enfin, avec la réduction des risques politiques dans la zone, un cycle plus constructif de discussion sur la réforme de la gouvernance européenne va s’ouvrir.

Des valorisations relativement élevées

Certes, les valorisations des places financières sont relativement élevées, avec des PER médians pour les douze prochains mois de 18,2 fois à Wall Street et de 16,7 fois (contre une moyenne historique de 15 fois) dans la zone euro, des niveaux proches des plus hauts historiques. « Cependant, la prime de risque des actions par rapport aux obligations reste très confortable, ce qui modère le diagnostic de cherté des actions. Les PER devraient donc pouvoir demeurer proches des niveaux actuels, et les marchés actions suivre approximativement la hausse des bénéfices. »

En résumé, les cours actuels sont raisonnables et les actifs les plus chers ne sont pas les actions, mais les obligations. La rotation des obligations vers les actions devrait donc se poursuivre, comme cela se produit traditionnellement quand le cycle économique est favorable. Seul bémol, les attentes des investisseurs sont élevées. Les places financières seraient donc plus vulnérables à d’éventuelles mauvaises nouvelles que sensibles aux bonnes nouvelles.

Dans ce contexte, Dorval AM privilégie la zone euro (les financières, la construction, la reprise des investissements et toujours la numérisation de l’économie), mais aussi les actions et obligations émergentes ainsi que le thème de la reflation au Japon où la demande domestique repart de l’avant.

L’avis d’Investir

Nous partageons cette analyse. Nous avons d’ailleurs profité d’un Cac 40 à moins de 5.200 points le 15 juin dernier pour repasser à une surpondération sur les actions, avec un accent mis sur les titres de la zone euro.

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