Après la Société générale, BNP Paribas taille dans ses effectifs

BNP Paribas a annoncé lundi un plan de départs volontaires portant sur environ 10% de ses effectifs dans son activité de gestion d’actifs à Paris, soit une centaine de postes. Ce plan, en cours de discussions avec les partenaires sociaux, donnera « la priorité à la mobilité interne sans départ contraint », a précisé BNP Paribas AM dans une déclaration transmise à l’AFP, confirmant une information du quotidien spécialisé L’Agefi.

BNP Paribas Asset Management emploie plus de 2.400 personnes dans le monde. L’établissement justifie ces réductions d’effectifs par les défis structurels auxquels est confronté le secteur de la gestion d’actifs. Le groupe évoque ainsi un contexte d’incertitudes macroéconomiques, de faiblesse des taux d’intérêt et de volatilité sur les marchés, qui tarit les afflux de capitaux pour les gérants d’actifs. « L’industrie de la gestion des actifs est confrontée à un certain nombre de défis structurels, notamment la réglementation, la pression sur les marges et l’évolution de la demande des clients notamment vers des produits passifs », souligne-t-il. Cette branche doit également faire face à l' »incertitude macroéconomique, à de faibles taux d’intérêt et à une volatilité des marchés conduisant à un tarissement des flux ». Par conséquent, BNP Paribas AM « poursuit son adaptation » et « confirme » le lancement d’un projet visant à s’organiser et à rationaliser ses produits, son organisation géographique et ses structures « afin de maintenir sa compétitivité sur le marché ».

Vents contraires

Fin août, le premier groupe bancaire français avait déjà confirmé la réduction de « 446 à 546 postes en trois ans » chez BNP Paribas Securities Services, sa filiale de conservation de titres. Et en mars, BNP Paribas Fortis, filiale belge du groupe, avait confirmé réduire de 40% son nombre d’agences et supprimer quelque 2.200 emplois d’ici trois ans. En Italie, la banque a lancé cet été un plan de départs anticipés à la retraite, réduisant ses effectifs de 1.500 postes à horizon 2021. Le groupe entend économiser 3,3 milliards d’euros à horizon 2020. A l’image de ses rivales européennes, il réduit la voilure et se réorganise pour résister aux vents contraires affectant sa rentabilité.

Cette annonce vient en effet trois jours après que la Société générale a confirmé la restructuration de sa banque de financement et d’investissement, comme l’avait révélé ChallengesElle doit supprimer 530 emplois en France d’ici 2023, a déclaré vendredi la CGT. D’après nos informations, 360 postes seront supprimés à l’horizon 2023 pour les back office et 170 à l’horizon 2021 sur le reste du périmètre. Deux centres de back office seront supprimés : ceux de Viry Chatillon et de Saint Quentin. En revanche, la Société générale va ouvrir un nouveau centre de traitement à Arcueil et Marseille. L’organigramme précis de la banque de détail en France sera connu d’ici fin octobre. La banque s’engage à ce que ces suppressions de postes ne se fassent que par des mesures d’âge, le volontariat ou la mobilité réfutant l’hypothèse d’un PSE. 

Nouvelles restructurations

Dix ans après la crise financière, les banques de marchés françaises sont de nouveau touchées. Une avalanche de nouvelles restructurations est à prévoir. Depuis le début de l’année, plusieurs banques européennes ont annoncé au total la suppression de plus de 44.000 postes, confirmant les tensions auxquelles le secteur est confronté, telles que les taux d’intérêt bas et les conflits politico-commerciaux.

(Avec AFP et Reuters)

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