Arabie saoudite : déficit budgétaire fixé à 53 milliards USD pour 2017

Fini le temps des rois du pétrole ? Durement affectée par la chute du prix du baril, l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, a annoncé jeudi un budget prévisionnel prévoyant un déficit de 53 milliards de dollars en 2017.

Selon le budget pour 2017, rendu public après une réunion du Conseil des ministres présidée par le roi Salmane, le royaume saoudien, première économie du monde arabe, prévoit des dépenses de 890 milliards de riyals (237 milliards USD) pour des revenus de 692 milliards de riyals (184 mds USD).

Le gouvernement de Ryad  a par ailleurs indiqué avoir réussi à réduire son déficit en 2016, à 297 milliards de riyals (79 mds USD). Le déficit prévisible pour l’année en cours avait en effet été estimé à 326 milliards de riyals, mais un communiqué du gouvernement a précisé qu’il était en baisse de 8,9%. En 2016, les revenus de l’Etat se sont établis à 528 milliards de riyals, en hausse de 2,7% par rapport aux prévisions, et ses dépenses se sont chiffrées à 825 milliards de riyals, en baisse de 1,8% par rapport aux prévisions.

L’Arabie saoudite met depuis quelques mois les bouchées doubles pour assurer sa stabilité financière. En septembre dernier, alors que la Banque centrale saoudienne annonçait qu’elle allait déposer environ 20 milliards de riyals (4,75 milliards d’euros) dans les banques commerciales et lancer de nouveaux instruments sur le marché monétaire, le patron du géant pétrolier saoudien Aramco, Amine Nasser, avait indiqué qu’il avait fixé comme objectif pour l’entreprise de réaliser une introduction en Bourse en 2018. L’opération constitue une petite révolution alors que le groupe public assure la totalité de la production de brut saoudienne. La société devrait être cotée sur le marché boursier saoudien, Tadawul, et pourrait être introduite à l’étranger, en fonction des études en cours.

Aramco se situe au cœur du plan dénommé « Vision 2030″ présenté en avril dernier par l’Arabie saoudite pour diversifier son économie et assurer sa transition d’une économie basée presque entièrement sur le pétrole (les trois quarts des revenus du gouvernement proviennent du secteur qui représente 84 % du PIB). Le projet prévoit la cession de 5% d’Aramco en vue de constituer un fonds souverain de quelque 2.000 milliards de dollars. Actuelle propriété de l’Etat saoudien, Aramco est la plus grande compagnie pétrolière au monde, disposant de réserves d’environ 265 milliards de barils, soit plus de 15 % des réserves mondiales. En cas d’introduction en Bourse, elle pourrait devenir la première entreprise valorisée 1 000 milliards de dollars (920 milliards d’euros) ou plus, selon des analystes.

Sources : AFP, Reuters, Le Monde

Elisabeth Studer – 22 décembre 2016 – www.leblogfinance.com

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