Axelle Lemaire critique le laxisme de Bruxelles dans le dossier Google

Dans un entretien au Journal du Dimanche, Axelle Lemaire souligne que depuis « dix ans », « la Commission prône le laisser-faire au nom du principe de la libre-concurrence » et « ne réagit pas pour aider nos industries et nos écosystèmes à croître et innover ».

Pour elle, « cela explique en partie l’absence de grands champions européens dans l’Internet ».

Rappelant que le contentieux avec Google remonte à 2010, elle estime que son enlisement « démontre que les règles européennes de concurrence et la manière de les appliquer ne sont pas adaptées » au secteur numérique.

Nécessité d’une mobilisation politique

 » Il faut pourtant protéger notre marché et nos industriels des comportements anticoncurrentiels », ajoute-t-elle.

« Après l’appel des industriels, d’une ampleur sans précédent comme celui de jeudi à Paris, il fallait un appel politique, qui est un appel à plus d’Europe », ajoute la secrétaire d’Etat, soulignant que « la passivité pénalise » les industries du numérique.

Comme le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg jeudi, elle a refusé « l’accord amiable » que vient de proposer le commissaire européen à la Concurrence, Joaquín Almunia, « car il est a minima ».

Dans une tribune publiée mardi par le Frankfurter Allgemeine Zeitung, il avait en effet estimé que « Bruxelles avait « obtenu des concessions essentielles de la part de Google ».

Le référencement au coeur des critiques

« Google ne change pas ses pratiques. Quand le moteur de recherche affiche ses résultats, il favorise les fournisseurs de contenus qui ont passé un accord de publicité avec lui, il utilise aussi des algorithmes qui donnent des priorités de référencement à ses propres services, sans aucune transparence », observe Axelle Lemaire.

L’open internet project, qui rassemble start-ups, groupes de médias (Axel Springer, Lagardère Active, ou CCM Benchmark), en passant par le Geste, syndicat des éditeurs de contenus en ligne, ou celui des tour operators (SETO)-, issues de 15 pays d’Europe, dénonce le monopole de Google sur les moteurs de recherche qui lui permet de manipuler « les résultats de recherche afin de promouvoir ses propres services et dégrader ceux de ses concurrents ».

Ces quelque 400 sociétés du numérique ont montré un front uni lors d’une conférence à Paris et ont annoncé jeudi le dépôt d’une nouvelle plainte contre le géant américain.


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