BCE : Peter Praet estime qu’une sortie du QE serait prématurée

Si en octobre dernier, la fébrilité avait gagné les marchés, inquiets à l’idée que la Banque centrale européenne (BCE) puisse songer à réduire l’ampleur de ses achats de dette (tapering), les investisseurs peuvent être rassurés. Peter Praet, économiste en chef de la BCE a déclaré lundi que l’établissement n’était pas encore prête à dénouer son programme d’assouplissement quantitatif (QE). Et ce, même si les perspectives de croissance sont meilleures.

S’exprimant lors d’une manifestation à Madrid, Peter Praet a indiqué que la BCE n’en était « pas encore à ce stade » et qu’il était « prématuré de parler d’une sortie ».

Le haut responsable a par ailleurs ajouté que selon les anticipations des marchés pratiquées par la BCE, les taux d’intérêt resteraient à leur niveau actuel, voire même diminueraient, bien après que le programme de 2.300 milliards d’euros de rachats d’actifs aura été terminé.

Selon lui, si la reprise économique devrait continuer de s’amplifier dans la zone euro, le regain d’inflation actuellement constaté n’est que temporaire. Il estime en effet que le phénomène est dû principalement au renchérissement de l’énergie. « L’envolée récente de l’inflation est motivée par des facteurs transitoires qui s’estomperont probablement d’ici peu », a-t-il ainsi déclaré.

Autant d’arguments qui lui permettent d’affirmer qu’un « degré très important de soutien monétaire reste nécessaire pour permettre aux pressions inflationnistes sous-jacentes de se renforcer et de soutenir l’inflation nominale sur le moyen terme ».

Lancé en octobre 2014, le programme d’achat de dette sécurisée représentait la première étape du programme de QE de la BCE. Se montrant vite insuffisant, il a été complété par des achats d’obligations souveraines – lesquelles constituent désormais la part la plus importante des 80 milliards d’euros de rachats mensuels de la BCE – et plus récemment par des obligations d’entreprise.

Si les achats d’obligations sécurisées ont eu tendance à diminuer ces derniers mois, c’est avant tout parce que la BCE détient déjà une part non négligeable de ce segment du marché et que les banques étaient lestées en cash.

A noter enfin que lors du Conseil des gouverneurs du 8 décembre dernier, la BCE a prolongé ses achats d’obligations sur les marchés jusqu’à fin 2017, ramenant toutefois le montant mensuel consacré à ses achats de 80 milliards à 60 milliards d’euros.

Sources : Reuters, AFP

Elisabeth Studer – 28 mars 2017 – www.leblogfinance.com

A lire également :

BCE : les achats d’actifs atteignent un niveau record

La BCE a démarré le rachat d’obligations d’entreprises, Renault en bénéficie

Allemagne : Wolfgang Schäuble exhorte la BCE à relever ses taux

Conflit d’intérêt à la BCE selon le président de la Bundesbank

Le Blog Finance