BCE : rachat d’obligations d’entreprises possible dès juin

Bientôt une première pour la Banque centrale européenne. Dès le mois de juin prochain, elle va pouvoir racheter des obligations émises par des entreprises de la zone euro. C’est ce qu’a annoncé cette semaine, à l’issue de la réunion de son conseil des gouverneurs, son président, lequel estime que cette mesure permettra de faire repartir les prix et l’économie de la zone.

La BCE a par la suite indiqué dans un communiqué que ces rachats s’inscriront dans le cadre plus large du « QE » (pour Quantitative Easing ou assouplissement quantitatif), le vaste programme de rachats de dettes lancé en mars 2015 par l’institution. Ils seront menés par six banques centrales de la zone euro : celles de Belgique, Allemagne, Espagne, France, Italie et Finlande, et ceux sur sur le marché primaire (dès l’émission des titres) ou secondaire (à la revente).

Rappelons qu’une telle opération consiste, pour la Banque Centrale Européenne, à acheter des titres de dette et de les incorporant à l’actif de son bilan. Elle crée du même coup la monnaie centrale pour payer les banques vendeuses. On parle d’opération « quantitative » par contraste avec les opérations habituelles de la Banque Centrale de prises en pension de titres qui ne visent qu’à peser sur les taux d’intérêt. Au contraire, dans le « quantitatif », l’objectif recherché est d’augmenter directement la quantité de monnaie en circulation.

En mars dernier, l’établissement financier avait d’ores et déjà annoncé souhaiter étendre son QE aux obligations d’entreprises son QE, sans toutefois préciser de date de départ. L’extension de son programme à cette catégorie d’actifs devrait lui permettre d’atteindre son nouvel objectif de 80 milliards d’euros d’achats par mois au total, répartis entre dettes publique et privée. A l’heure actuelle, la Banque Centrale Européenne n’a toutefois pas communiqué d’objectif chiffré de volumes de rachats.

En termes plus concrets, la BCE pourra racheter la dette d’entreprises, à condition qu’il ne s’agisse pas de banques ou de filiales de banques, et qu’elles soient notées au minimum « BBB- » par les grandes agences de notation chargées d’évaluer leur solvabilité. Une manière de garantir que l’institution n’investisse dans des entreprises fragiles.

Les rachats seront plafonnés à 70% de la dette totale d’une entreprise et la BCE pourra acheter des obligations sous réserve que le délai de remboursement ne soit pas supérieur à 30 ans.
Cette limitation ne s’appliquera pas toutefois sur le marché secondaire, où les investisseurs se revendent entre eux les obligations d’entreprises, et où la BCE pourra intervenir librement.

Sources : AFP, BCE, Le Monde

Elisabeth Studer – 24 avril 2016 – www.leblogfinance.com


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