Bourse : le point hebdo sur l’économie et les marchés

Chaque semaine Hubert Tassin fait le point pour Challenges.fr sur les marchés financiers et le tendances à jouer. Cette semaine, Franklin Pichard (Barclays Bourse)

La reprise des émissions des Décideurs de la Gestion en septembre est l’occasion de faire le point sur l’évolution des marchés financiers pendant l’été. La période a été relativement calme sur les grandes Bourses, illustrée par le CAC 40 revenu dans ses meilleurs niveaux de mai après un creux fin juin. Rassurés, les investisseurs ont cependant eu à prendre en compte deux éléments importants. Le premier est la hausse des taux d’intérêt à long terme. Le rendement du 10 ans américain est passé de 1,63 % début mai à 2,29 % , l’Allemand de 1,34 % à 1,97 %, avec des effets de levier pour la zone euro (2,15 % contre 1,66 %pour la France). Le second est l’effondrement des devises émergentes à des degrés divers, mais dans tous les cas de forte ampleur.

L’ensemble traduit la confirmation et même sur certains plan, l’accélération, des évolutions économiques du premier semestre. La reprise américaine est bien ancrée avec, encore ce vendredi 6 septembre, l’annonce d’un taux de chômage revenu à 7,3 % de la population active, son niveau le plus bas depuis 1998. En Europe, le point bas du cycle a bien été passé au début du deuxième trimestre et l’OCDE table désormais sur une très légère croissance. Enfin, les pays émergents doivent faire face à un net ralentissement de croissance qui ne fait que s’accroître.

Enfin, la géopolitique est revenue sur le devant de la scène avec l’affaire syrienne, pour le moment sans grand effet sur les grandes devises et sur les cours du pétrole. La reprise des cours de l’or semble plus obéir à des éléments techniques après une période de baisse, qu’à un effet « refuge ».

La question syrienne a été très médiatisée au G20 de Moscou des 5 et 6 septembre, mais les questions économiques sont restées au moins autant débattues. Le point peut être le plus spectaculaire est l’alliance des BRICS (pour Brésil, Russie, Inde et Chine) demandant aux banques centrales des pays riches (ceux de l’OCDE) de ne pas suspendre leurs politiques monétaires et fiscales de soutien à leurs économies et par ricochet, à l’économie mondiale.

Sur la base de tendances économiques qui ont toutes chances de se confirmer, l’inflexion de la stratégie de la Réserve Fédérale américaine après l’annonce de la nomination de son nouveau président, et, à l’inverse, l’élargissement du soutien européen après les élections allemandes du 22 septembre, vont dicter la tendance.

Sans que les objectifs de fin d’année d’indices supérieurs de 4 à 8 % aux niveaux actuels soient remis en cause (4.200 pour le CAC 40), des éléments pouvant provoquer une consolidation risquent de se manifester.

Si on ne modifie pas le biais acheteur d’actions (en privilégiant les européennes), il n’y a pas de raison de se presser pour augmenter les positions. On surveillera cependant particulièrement les grandes valeurs vedettes des dernières années, sanctionnées dans les trois derniers mois au profit de supports plus cycliques, pour les reprendre dans les ceux de marché.

Trois concepts différents, mais des potentiels de valorisation

Les conseils de la semaine vont dans ce sens. Ainsi, Essilor International (code mnémonique : EI) a rendu 9 % sur un mois, à la suite d’une publication semestrielle jugée décevante. Grand gagnant de la mondialisation et de la constitution de classes moyennes dans les pays émergents, le groupe voit son modèle modifié, les fortes marges des pays développés devant contrebalancer une croissance moindre des zones en développement. Le retour dans la zone de 80 permet des achats à bon compte.

Alcatel (ALU) présente un profil plus spéculatif au moment de grandes manœuvres dans les télécoms, aussi bien du coté des opérateurs (avec le rachat pour 130 milliards d dollars par Verizon de 45 % de Verizon Wireless détenus par Vodafone) que de celui des équipementiers (accord Nokia-Microsoft, cession à venir de RIM-Blackberry). Le retour en grâce d’Alcatel est encore à jouer avec des objectifs de cours allant de de 2,80 euros à 3,50 euros.

Le joker est placé sur le travail temporaire, qui profite de la conjoncture du marché de l’emploi , centré sur les contrats à durée déterminée. Le spécialiste du travail temporaire Groupe Crit (CEN) dégagé un potentiel de cours terme de 18 %, sur des bases très conservatrices et un très fort potentiel de rattrapage pour le moyen terme.

Hubert Tassin, de Bourseacademy.com, pour Challenges


Challenges.fr – Toute l’actualité de l’économie en temps réel