Brésil / café : production record grâce à climat et génétique

Brésil / café : production record grâce à climat et génétique

Voilà qui devrait influer sur le cours du café. La production de café au Brésil, premier producteur et exportateur mondial, devrait atteindre cette année un niveau record. Information transmise jeudi par la Compagnie nationale d’approvisionnement (Conab).  

Une récolte record due à plusieurs facteurs

La récolte pourrait s’élever ainsi à 58 millions de sacs de 60 kg. Ce qui , le cas échéant, correspondrait à une hausse de 29,1% par rapport à la récolte de 2017. De quoi jouer fortement sur les cours

Cette performance s’explique en partie au cycle biennal positif de l’arabica, qui représente 76% du café produit au Brésil. Pour rappel, les plants de café arabica suivent un cycle végétatif qui alterne une année de grande floraison et une année de floraison moins intense.

La Conab souligne par ailleurs que cette hausse est due également à des conditions climatiques favorables et à l’utilisation de variétés plus productives. Car la hausse attendue s’avère quasiment aussi élevée pour l’arabica que pour le robusta. La production de café arabica devrait augmenter de 29,4% à 44,3 millions de sacs tandis que celle de café robusta devrait enregistrer une hausse de 27,9% à 13,7 millions de sacs.

Dans le Minas Gerais, principal État producteur de café arabica, la Conab prévoit une hausse de 26% de la production pour ce type de plants par rapport à 2017, pour atteindre 30,4 millions de sacs.

Dans l’Espritio Santo, premier État producteur de café conilon, la production devrait atteindre 8,3 millions de sacs, en hausse de 40,4%. Précisons que cette région avait été affectée en 2015 et 2016 par une grave sécheresse.

La Conab explique cette évolution positive par une augmentation de la pluviosité en 2017. Des conditions climatiques favorables qui auront permis aux plants de récupérer leurs feuilles, aux branches de poussé, améliorant ainsi la santé générale des plantations.

Utilisation accrue du café génétiquement modifié

La Compagnie nationale d’approvisionnement ajoute par ailleurs que le rebond de la productivité de la culture de café conilon dans le pays est aussi dû à la plus grande utilisation de la technologie  du café « clonal » (une variété génétiquement modifiée ) et à davantage d’investissements dans les plantations.

En septembre 2014, des chercheurs ont annoncé qu’ils avaient séquencé le génome du café, pour la première fois. Le groupe de scientifiques avait alors révélé les gènes qui constituent le café Robusta, une variété qui représente environ un tiers de la consommation mondiale.

Certains des scientifiques avaient alors déclaré continuer également à travailler sur le séquençage du café Arabica, qui produit les variétés de grains de café les plus prisées.

Le café Arabica est un hybride de Robusta et d’une autre variété de café, et son génome contient donc le double du volume d’informations. Le séquençage des génomes pourrait déboucher sur de meilleures pratiques de sélection, ainsi que le génie génétique affirmait alors le Washington Post.

« Quand nous avons comparé le café avec plusieurs autres espèces, nous avons constaté qu’il s’est fortement enrichi en gènes résistants aux maladies », avait déclaré Victor Albert, auteur principal de l’étude publiée dans la revue Science, et professeur de sciences biologiques à l’Université de Buffalo, aux États-Unis.
« Ceux-ci peuvent être à présent explorés rapidement et plus en détail, et pourraient s’avérer utile tant dans la sélection que dans la modification moléculaire du café ». Une voie à suivre évidente selon lui serait de mettre au point des cultures de café plus résilientes aux changements climatiques et aux problèmes accrus liés aux organismes nuisibles.

Sources : AFP, Conab, Washington Post 

Elisabeth Studer – 20 mai 2018 – www.leblogfinance.com

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