Brexit

Le 23 juin 2016, les Britanniques ont voté à 52 % en faveur d’une sortie de l’Union européenne (UE). C’est ce qu’on appelle communément le « Brexit », abréviation de « British Exit » (sortie britannique – de l’UE).
Mais que se cache-t-il réellement derrière ce concept ?

Genèse du Brexit

L’organisation de ce vote découle d’une promesse de campagne de David Cameron, l’ancien Premier ministre conservateur (et défenseur du maintien dans l’UE). Ce dernier n’était pas favorable à un scrutin mais a dû revoir sa position sous la pression des franges les plus radicales de son parti, mais aussi en raison de la popularité croissante de partis nationalistes (notamment UKIP, « United Kingdom Independence Party »).

Voici la question qui a été posée aux Britanniques : « Est-ce que le Royaume-Uni doit rester membre de l’Union européenne ? »

Plus de 30 millions de Britanniques ont participé à ce vote, qui a enregistré un taux de participation de 72 % (un record outre-Manche). Le « non » était majoritaire en Angleterre (53,4 %) et au Pays de Galles (52,5 %) alors que le « oui » s’est imposé en Ecosse (62 %) et en Irlande du Nord (55,8 %).

Suite à la victoire du « non », David Cameron a démissionné car il était le porte-parole du « oui » pendant la campagne. Il a été remplacé par l’ancienne ministre de l’Intérieur, Theresa May.

La campagne du « non »

Les arguments en faveur d’un départ de l’UE étaient structurés autour de quatre messages simples :

  • La bureaucratie européenne pénalise les entreprises britanniques
  • L’UE coûte trop cher et ne rapporte rien au Royaume-Uni
  • Le Royaume-Uni ne contrôle plus ses frontières
  • Le Royaume-Uni est pris au piège dans un projet fédéral européen

Le calendrier du Brexit

Theresa May ne souhaitait pas que le Brexit soit voté au Parlement, mais la Cour Suprême du Royaume-Uni a imposé que la sortie de l’UE soit validée par les parlementaires. Le vote a eu lieu le mercredi 1er février et le « oui » au Brexit l’a largement emporté avec 498 voix pour et 114 contre.

Toutefois, le Brexit ne sera véritablement déclenché qu’à partir du moment où Theresa May dénoncera l’article 50 du traité de Lisbonne auprès du Conseil Européen. Elle a prévu de le faire avant la fin du mois de mars 2017.

Suite à cette annonce, une négociation entre le Royaume-Uni et l’UE aura lieu, pendant au maximum deux ans, afin de mettre en œuvre la sortie. En termes pratiques, cela veut dire que le Royaume-Uni devrait quitter l’UE vers l’été 2019.

C’est la première fois qu’un pays quitte l’UE. Aussi, le Brexit comporte-t-il une part d’inconnu et son calendrier pourrait être revu au fil de l’eau. Il est prévu dans les textes une extension de négociation au bout de deux ans, si elle est accordée par tous les pays de l’UE.

Pendant toute la durée des négociations, le Royaume-Uni continuera de faire partie de l’UE et devra respecter ses traités et lois. Cependant, le Royaume-Uni ne pourra plus participer à la prise de décisions au sein de l’UE.

Même si le Royaume-Uni et l’UE arrivent à un accord sur les termes d’une sortie, celui-ci devra être validé à la fin par le Conseil Européen, ainsi que les parlements européen et britannique.

Les conséquences économiques du Brexit

Le Royaume-Uni a enregistré la plus forte croissance parmi les pays du G7 en 2016 (+2 %), et ce malgré la secousse du Brexit. Dès lors, nous pouvons nous demander si la sortie de l’UE est forcément une mauvaise nouvelle pour les Britanniques ?

Les économistes estiment que le Royaume-Uni sera perdant

Theresa May a d’ores et déjà prévenu qu’elle souhaitait retirer le Royaume-Uni du marché unique, ce qui correspond à un Brexit « dur » (terme employé dans la presse). Les économistes estiment que cette décision nuira au commerce du Royaume-Uni, et par conséquent à la croissance du PIB à long terme. Le Financial Times a interrogé un panel de 120 économistes et 75 % d’entre eux pensent que le Royaume-Uni est perdant avec le Brexit.

A horizon 2030, les économistes de plusieurs banques et institutions s’accordent pour dire que le Royaume-Uni pâtira d’un manque à gagner équivalent à 5 % du PIB de 2030.

Si le Royaume-Uni a enregistré une croissance robuste en 2016, c’est avant tout parce que la livre a perdu de sa valeur et a donc favorisé – au moins à court terme – la compétitivité des exportateurs.

Des emplois devront être transférés de la City de Londres à l’Europe continentale

C’est une quasi-certitude, le Royaume-Uni devrait perdre le « passeport européen », qui permet aux établissements financiers installés à Londres de vendre leurs produits et services partout dans l’UE. 13 000 emplois pourraient ainsi être déplacés de Londres à l’Europe continentale, ce qui attire les convoitises de plusieurs villes européennes, au premier rang desquelles Paris et Francfort.

L’ancien Premier ministre Manuels Valls a mandaté Christian Noyer (Président de la Finance pour tous et ancien gouverneur de la Banque de France) afin qu’il fasse la promotion de la place de Paris auprès des établissements financiers internationaux.

Créé le 17 février 2017 – Dernière mise à jour le 17 février 2017
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