Brexit : la BCE demande aux banques leur plan d’urgence

Un éventuel Brexit sans danger sur la finance mondiale ? Pas si sure … Selon des informations de sources proches du dossier, la Banque centrale européenne (BCE) a ainsi demandé aux grandes banques de la zone euro de lui préciser les dispositions qu’elles prendraient dans le cas d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE).

Informations confirmées mercredi par la BCE elle-même, laquelle a lancé une consultation écrite à ce sujet auprès des grandes banques européennes. Un porte-parole de la BCE a précisé qu’il s’agissait de s’assurer en particulier que les banques ont pris la mesure des risques et qu’elles adaptent leurs moyens en vue d’y parer.

Rappelons que l’économie britannique se place au 5eme rang au niveau mondial et au 2eme rang en ce qui concerne l’Union européenne. A l’instar notamment de Deutsche Bank qui emploie 9.000 personnes à Londres, beaucoup d’établissements de la zone euro ont établi d’importantes capacités outre-Manche, surtout dans la banque d’investissement.

Toujours selon les mêmes sources, la BCE aurait notamment demandé à une grande banque allemande des renseignements sur son exposition à la livre sterling, ainsi que sur l’ exposition de ses activités boursières, obligataires et de crédit aux marchés britanniques. La Banque Centrale Européenne souhaiterait également connaître dans quelle mesure un Brexit affecterait le ‘business model’ » des établissements financiers de la zone euro.

Certes, officiellement, jusqu’à présent, la banque, n’anticiperait que des répercussions négligeables d’un éventuel Brexit et n’aurait jusqu’à présent pris aucune disposition particulière, se bornant à s’assurer que ses équipes de trading puissent assumer la forte volatilité prévisible au lendemain du référendum du 23 juin.

La BCE semble également plus libre d’interroger les banques qu’elle ne le pouvait dans l’éventualité d’un « Grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro, le Royaume-Uni n’en faisant pas partie.

Pour rappel, lors de la crise de la grecque dette, la banque centrale avait été discrète sur les dispositions envisagées dans le cas d’un Grexit, consciente des éventuelles implications politiques du sujet.

Des personnes participant au dispositif Brexit d’autres banques allemandes indiquent quant à elles que les discussions avec la BCE concernent également des thèmes tels que le financement de l’import-export et les prêts accordés à des entreprises britanniques ou allemandes très présentes en Grande-Bretagne.

Nils Beier, un responsable du cabinet de conseil Accenture précise quant à lui que la plupart des banques réexaminaient actuellement attentivement leurs positions et s’employaient à les couvrir pour éviter des pertes de trading.

Le président du régulateur financier allemand Bafin, Felix Hufeld, a rappelé qu’une fois le référendum passé, au moins deux ans seraient encore nécessaires en vue de négocier les conditions d’une sortie éventuelle de la Grande-Bretagne de l’UE, avec les conséquences pratiques que cela pourrait avoir à terme pour les banques.

Sources : Reuters, Les Echos

Elisabeth Studer – 11 mai 2016 – www.leblogfinance.com

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