CAC 40 : La Bourse de Paris assombrie par les craintes géopolitiques

La Bourse de Paris assombrie par les craintes géopolitiquesLa Bourse de Paris assombrie par les craintes géopolitiques

(Tradingsat.com) – La Bourse de Paris a fini en léger recul vendredi (-0,11% à 5.542,55 points), assombrie par les craintes géopolitiques qui ont conduit les investisseurs à privilégier la prudence, mettant ainsi un terme à huit semaines de hausse d’affilée. Au cours de la semaine, il a reculé de 1,28%. Ses gains depuis le 1er janvier atteignent désormais 4,33%.

« Le marché a commencé à s’étioler jeudi soir après l’annonce par Donald Trump de l’annulation de son sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un » et après un petit rebond dans la matinée, « il a accentué ses pertes », a souligné auprès de l’AFP Marco Bruzzo, directeur général délégué de Mirabaud Asset Management.

La réaction de la Corée du Nord qui n’a pas surenchéri vendredi en se disant toujours prête à dialoguer avec Washington « à tout moment », n’a pas suffi à éloigner les peurs. Outre les mauvaises nouvelles venues des Etats-Unis, « les inquiétudes quant à la formation du nouveau gouvernement en Italie sont à nouveau reparties », a-t-il poursuivi.

Les marchés se soucient notamment de savoir qui prendra le portefeuille des Finances. Le nouveau chef du gouvernement Giuseppe Conte, a entamé des consultations pour composer son équipe, qui fait l’objet d’âpres négociations entre le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite),

« Et face à cet environnement geopolitique qui se dégrade, un courant d’aversion pour le risque se remet en place. Les investisseurs commencent donc à prendre des bénéfices sur les marchés actions et se reportent vers les actifs refuge », comme les dettes des pays les plus solides de l’Europe, le franc suisse ou le yen, a-t-il développé.

Dans ce contexte, « la nouvelle poussée du dollar qui avait servi de carburant à la hausse » ne suffit plus à soutenir l’indice, a noté le spécialiste. « Les valeurs bancaires ont immédiatement pâti de cette aversion pour le risque et de la baisse des taux d’intérêt de l’Allemagne et de la France », a-t-il détaillé et le secteur pétrolier a « souffert de la baisse du baril », alors que l’Arabie saoudite et son allié russe ont estimé « probable » un assouplissement des limitations de la production. Au total, « après huit semaines de hausse consécutive, ce que nous n’avions plus vu depuis 2013, le marché a reculé cette semaine », a-t-il conclu.

Sur le front des valeurs, les titres liés au secteur pétrolier ont souffert du recul du prix du baril, à l’image de Vallourec (-4,92% à 5,41 euros), TechnipFMC (-3,06% à 26,30 euros).

Total a perdu de son côté 1,45% à 51,06 euros. Le groupe français compte investir 2,5 milliards de dollars pour prendre 10% d’un nouveau projet géant de gaz naturel liquéfié dans l’Arctique russe de Novatek.

Le secteur bancaire est resté comme la veille dans le rouge, à l’image de Crédit Agricole (-0,98% à 12,66 euros), Société Générale (-0,95% à 40,64 euros) ou BNP Paribas (-1,14% à 60,54 euros).

Les valeurs technologiques ont à l’inverse profité de la dynamique solide de leur secteur et d’un effet favorable de la hausse du dollar. STMicroelectronics a gagné 1,58% à 20,52 euros, Soitec 4,31% à 78,70 euros et Atos 1,09% à 115,75 euros.

Eramet a cédé 3,89% à 150,80 euros. Si le groupe métallurgique et minier bénéficie de marchés qui « restent globalement bien orientés » au début du deuxième trimestre, il y a cependant « quelques signes de ralentissement », a-t-il indiqué jeudi à l’occasion de son assemblée générale.

Avec AFP

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