Des Jaguar et des Land Rover dans les flottes des entreprises ?

Les « Jaguar de fonction » vont-elles bientôt envahir les parkings des entreprises? A entendre Marc Luini, directeur exécutif de Jaguar-Land Rover France et Boris Virfeu, directeur des ventes corporate, l’hypothèse est évidemment souhaitable – à défaut d’être réaliste. Lors de la présentation de la nouvelle plateforme Jaguar Land Rover Business mercredi 3 avril au restaurant du Pershing Hall (Paris),  les deux dirigeants ont détaillé l’importance croissante de ce marché. « Proposer une Jaguar ou une Land-Rover à un collaborateur, c’est une moyen valorisant de le récompenser », explique Marc Luini.

Le marché « particuliers » représente 58% du marché total en France, et 42% des ventes sont constituées par les marchés « démonstration » (15% du marché) ainsi que par les marchés « entreprises » et « loueurs de voitures » (27% à eux deux). Le marché « entreprises » est stratégique pour Jaguar-Land Rover, puisqu’il représente à lui seul un tiers de ses ventes : 30% des ventes en volume pour Jaguar, 35% pour Land Rover.

Conscient de l’image de cherté de ses véhicules, le directeur exécutif France fait observer que « Jaguar et Land Rover sont certes perçues comme des marques de luxe ostentatoire, alors qu’en fait leur prix de vente associé au coût d’utilisation est très compétitif par rapport aux marques concurrentes », comme BMW, Audi ou Mercedes.

Taxis et VTC dans le viseur

D’ailleurs, Thierry Pellerzi, un « client heureux » de Jaguar invité à la conférence indique qu’il roulait en « Audi A6 puis BMW série 5 » avant de se convertir à la marque au félin, « dont le prix reste dans la même fourchette que les voitures allemandes. Je paye 1.090 euros par mois de loyer pendant trois ans, et ensuite je peux la racheter pour moins de 10.000 euros ». Pourquoi ce choix ? « Parce qu’inviter un client à monter à bord d’une Jaguar, ça lui montre que mon entreprise est saine, qu’elle se porte bien. Ceci dit, il faut faire attention car certains clients me disent : « tiens, vous ne roulez pas Français ? »

Des réflexions courantes en région, où l’attachement aux marques nationales reste fort. « Nous en pouvons pas dire à ces clients que les Jaguar sont françaises, ce n’est pas le cas, sourit David Bucher, directeur marketing de Jaguar Land Rover France. En revanche, nous pouvons leur dire que BMW, Audi et Mercedes ne sont pas non plus des marques hexagonales et, surtout, que beaucoup d’équipements des Jaguar et des Land Rover sont fabriqués en France, comme certains éléments du train avant, et, bien sûr, les phares, qui sont fabriqués par Valeo ».

En tout cas, il existe une clientèle « pro » que la nationalité britannique de la marque Jaguar ne choquera jamais -bien au contraire: celle des flottes de taxis. « C’est une clientèle qui peut être potentiellement intéressée, souligne David Bucher, ainsi que les VTC, d’ailleurs, qui sont très demandeurs de notre marque qui est pour eux un élément important de différenciation ». D’ici à ce que les taxis ou VTC transforment leur véhicule en « cab » londonien traditionnel, il y a de la marge. 


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