Devises et taux : ALLIANZ SE NA O.N. : Allianz GI privilégie le risque dans un contexte de taux bas

PARIS, 1er juillet (Reuters) – Les investisseurs doivent se préparer à évoluer pour longtemps dans un contexte de taux bas, voire négatifs, ce qui va accélérer la quête de rendements et les conduire à se tourner vers les actifs risqués, dit-on chez Allianz Global Investors.

L’inversion des anticipations de politique monétaire dans les pays développés a changé la donne et il faut s’attendre à voir les grandes banques centrales demeurer durablement accommodantes, a expliqué lundi Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d’Allianz GI, lors d’un point de presse à Paris.

« Cette réponse atypique en fin de cycle soutiendra l’activité à court terme mais crée des déséquilibres structurels », a-t-il souligné.

« Le crédit, et tous les actifs risqués, doivent être favorisés par les investisseurs dans leur recherche de rendements dans un environnement de taux bas. »

Les tensions commerciales et géopolitiques sont appelées à durer, ce qui rend délicates les prévisions macroéconomiques comme les choix d’allocation d’actifs, a-t-il fait valoir.

« La grosse question concerne la maturité du cycle américain », a-t-il dit. « Les signaux sont contradictoires et si la probabilité d’une récession est nulle à court terme, elle est en revanche significative à moyen terme. »

Franck Dixmier conseille en conséquence à l’investisseur obligataire de maintenir une exposition neutre à longue en duration, en préférant les positions longues sur les Treasuries.

La quête du rendement s’applique en particulier à la dette d’entreprise, a argumenté pour sa part Vincent Marioni, directeur Europe des investissements crédit chez Allianz GI.

« Le marché est très technique et il prêt à payer sans avoir l’oeil rivé sur les fondamentaux », a-t-il dit, invitant toutefois à la prudence sur la partie la moins bien notée de la dette privée classée en catégorie spéculative par les agences de notation (‘high yield’).

Du côté des actions, la remontée du marché depuis le début de l’année, avec toutefois une connotation défensive, a de quoi surprendre, selon Catherine Garrigues, directrice de la stratégie actions Europe pour la branche de gestion d’actifs de l’assureur allemand.

« Les flux sont très faibles », a-t-elle dit. « C’est une hausse sans conviction et sans volume, qui s’explique notamment par le fait qu’il n’y a rien à acheter ailleurs. »

La suite, selon elle, dépendra de la politique monétaire.

« Si les taux demeurent très bas pendant longtemps, il est probable que la forme actuelle des marchés d’actions puisse perdurer », a-t-elle dit.

(Patrick Vignal, édité par Wilfrid Exbrayat)


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