Devises et taux : Débat à la BCE pour garder « les mains libres » face à la crise

(Actualisé avec précisions et contexte)

FRANCFORT, 8 octobre (Reuters) – Des responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont plaidé pour garder « les mains libres » afin de combattre la crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus et souligné être prêts à amplifier les mesures de soutien si nécessaire lors de leur réunion de septembre, montre le compte rendu des débats publié jeudi.

Si la BCE a laissé sa politique monétaire inchangée à l’issue de cette réunion, le compte rendu reflète la préoccupation croissante de ses responsables en énumérant une longue liste de risques susceptibles de freiner la croissance économique, de la vigueur de l’euro à l’augmentation des taux d’infection en passant par les élections américaines de novembre.

« Dans le contexte d’incertitude élevée qui prévaut, le maintien d’une ‘main ferme’ en matière de politique monétaire a été jugé le plus approprié », explique le document.

« Dans le même temps, l’argument a été avancé d’un maintien des ‘mains libres’ au regard d’une incertitude élevée, appuyant la nécessité d’évaluer avec soin toute information nouvelle, y compris le taux de change de l’euro, et de maintenir une certaine flexibilité en prenant des mesures appropriées si et quand cela est nécessaire. »

Si la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a tenu un discours globalement confiant sur les perspectives de croissance lors de sa conférence de presse du 10 septembre et si l’institution a revu à la hausse certaines de ses prévisions économiques, le compte rendu traduit une inquiétude plus marquée que ne le laissait paraître la communication initiale.

« La dynamique sous-jacente de la pandémie, l’évolution des négociations en vue d’un accord pour l’après-transition du Brexit, l’issue de l’élection présidentielle américaine et les décisions sur les projets budgétaires au niveau national comme au niveau de la zone euro doivent être surveillés de près », explique la BCE.

Une majorité d’économistes s’attend à ce que la banque centrale prolonge et augmente en décembre son « programme d’achats d’urgence face à la pandémie » (PEPP), dont le montant est pour l’instant fixé à 1.350 milliards d’euros.

Si certains membres du Conseil des gouverneurs ont plaidé en faveur d’une réduction au moins temporaire de ces achats au vu de la baisse des tensions sur les marchés, d’autres se sont accordés sur le fait que l’enveloppe du PEPP devrait être utilisée dans sa totalité. (Francesco Canepa, version française Marc Angrand, édité par Blandine Hénault et Jean-Michel Bélot)

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