Devises et taux : Dudley (Fed) évoque une hausse de taux d'ici la fin de l'année

(Actualisé avec nouvelles citations)

WASHINGTON/NEW YORK, 14 août (Reuters) – William Dudley, le président de la Réserve fédérale de New York, a déclaré lundi s’attendre à ce que la banque centrale relève de nouveau les taux d’intérêt d’ici la fin de l’année et à ce qu’elle commence prochainement à réduire son bilan, des propos qui ont fait réagir des marchés divisés sur le sujet.

Dans un entretien à l’agence Associated Press (AP), William Dudley, considéré comme l’un des plus influents des responsables de la Fed et comme un proche de sa présidente, Janet Yellen, a également salué les efforts de l’administration Trump pour ne pas « politiser » les décisions de politique monétaire.

Ses propos sur l’inflation et les taux semblent constituer une réponse au scepticisme croissant des marchés financiers quant à la volonté et la capacité de la Fed à relever encore les taux d’ici fin décembre.

Ils ont contribué à l’accélération de la hausse du dollar et des rendements des emprunts d’Etat.

« Cela dépendra de la manière dont évolueront les prévisions économiques », a dit William Dudley à AP. « Si elles évoluent conformément à mes attentes (..), je serais favorable à une nouvelle hausse de taux plus tard dans l’année. »

La Fed a laissé son taux directeur inchangé lors de sa dernière réunion de politique monétaire, en juillet, maintenant l’objectif de taux des « fed funds » entre 1,00% et 1,25%.

Elle l’avait auparavant relevé à deux reprises d’un quart de point depuis le début de l’année et, selon les prévisions, elle devrait décider d’un nouveau relèvement au plus tard en décembre. Mais ces derniers mois, le ralentissement de l’inflation sous l’objectif de 2% en rythme annuel que s’est fixé la Fed, a semé le doute parmi les investisseurs, qui estiment désormais à 40% seulement la probabilité que cette troisième hausse ait lieu.

GARY COHN, « CANDIDAT RAISONNABLE » POUR LA FED

L’annonce prochaine d’un début de réduction du bilan de la Fed, qui avoisine 4.500 milliards de dollars (3.800 milliards d’euros) après des années d’achats de bons du Trésor et de prêts immobiliers titrisés dans le cadre de sa politique d’assouplissement quantitatif (« quantitative easing », QE), est quant à elle jugée plus probable.

« Je ne crois pas que les anticipations des intervenants de marché soient déraisonnables », a d’ailleurs dit William Dudley à AP en réponse à la question de savoir s’il était pertinent de tabler sur l’annonce d’un plan de réduction du bilan lors de la réunion de septembre.

Il a précisé que le bilan devrait être ramené entre 2.500 et 3.500 milliards de dollars d’ici cinq ans.

William Dudley a également été interrogé à propos des spéculations sur la succession de Janet Yellen à la tête de la Fed: le mandat de la présidente de la banque centrale s’achèvera en février et Donald Trump, à qui revient la décision en la matière, a déjà déclaré qu’outre Janet Yellen elle-même, son conseiller économique Gary Cohn était en lice pour le poste.

Certains responsables de la Fed et des élus démocrates du Congrès ont exprimé leur crainte de voir ce processus de nomination servir d’occasion au camp républicain pour tenter de remettre en cause l’indépendance de la banque centrale.

Interrogé à propos de Cohn, William Dudley a parlé d' »un candidat raisonnable (..) qui connaît bien les marchés financiers ». Les deux hommes ont travaillé pour l’influente banque d’affaires Goldman Sachs.

« L’administration Trump a laissé les coudées franches à la Fed », a ajouté Dudley. « Je crois qu’elle a été très respectueuse de la politique monétaire, en veillant à ne pas politiser le processus de la politique monétaire. »

(Lindsay Dunsmuir, avec Richard Leong; Marc Angrand pour le service français)

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