16 juin (Reuters) – Le président de la Réserve fédérale de Minneapolis Neel Kashkari, seul membre du Comité de politique monétaire (FOMC) à avoir voté contre la décision mercredi de la banque centrale américaine de relever ses taux, a expliqué vendredi avoir fait ce choix en raison des interrogations sur la baisse récente du taux d’inflation.
« Nous aurions dû attendre plus de données pour déterminer si la baisse récente de l’inflation est temporaire », a-t-il déclaré dans un essai qu’il a publié pour expliquer sa décision. La Fed, a-t-il dit, pourrait prévoir « de manière erronée » une hausse de l’inflation basée sur un resserrement du marché du travail, commettant ainsi une erreur qui pourrait bloquer l’économie américaine dans une situation d’inflation basse pour longtemps.
Pour justifier le relèvement d’un quart de point de la fourchette du taux d’intervention (taux des Fed funds), ainsi portée à 1,00%-1,25%, la Fed a évoqué mercredi un marché du travail robuste et le caractère sans doute momentané du ralentissement de l’inflation observé récemment.
La présidente de la banque centrale, Janet Yellen, a dit s’attendre à ce que l’inflation remonte à moyen-terme vers son objectif de 2%, misant sur un resserrement du marché de l’emploi qui accentuerait la pression haussière sur les prix.
Le patron de l’antenne de Minneapolis de la Fed ne partage toutefois pas cet optimisme. « Malheureusement, les données ne corroborent pas ce scénario », écrit-il dans son essai.
Neel Kashkari aurait également voulu que la Fed précise à quelle date elle lancerait la réduction de son bilan, qui atteint un montant record de 4.500 milliards de dollars (4.000 milliards d’euros), peut-être le 1er octobre ou le 1er novembre.
En ne le faisant pas, la Fed alimente « inutilement » l’inquiétude du marché autour de ses réunions de juillet et de septembre, a-t-il fait valoir. (Ann Saphir; Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)
