Devises et taux : GESTION-Les banques européennes injustement délaissées-M&G

PARIS, 17 janvier (Reuters) – Les banques européennes souffrent d’une réputation injuste alors qu’elles présentent des valorisations attrayantes et des atouts qui mériteraient davantage de considération de la part des investisseurs, dit-on chez M&>.

La pression sur les marges d’intérêt qu’elles subissent dans un environnement de taux bas, le cadre réglementaire plus exigeant en matière de fonds propres auxquelles elles sont soumises et la concurrence féroce dans le secteur contribuent à leur mauvaise image, a expliqué vendredi Florent Delorme, macro-stratégiste de la société de gestion, lors d’une réunion avec des investisseurs à Paris.

Le secteur offre des performances boursières décevantes avec une progression d’un peu plus de 8% l’an dernier pour l’indice Stoxx des banques, à comparer à un gain de plus de 23% pour l’indice large européen Stoxx 600. L’année 2018 avait été particulièrement cruelle pour le compartiment bancaire européen avec un repli de 28% (-13% pour le Stoxx 600).

« Il nous semble que le travail fait par les banques pour s’adapter à leur environnement n’est pas suffisamment pris en compte », a dit Florent Delorme avant de souligner leurs efforts pour maîtriser leurs coûts et diversifier leurs activités.

La croissance de leurs prêts est en augmentation malgré la faible progression du produit intérieur brut européen et si leurs marges d’intérêt subissent une légère pression à la baisse, elles font preuve d’une belle résistance, notamment en ce qui concerne les banques françaises, a-t-il ajouté.

« Le marché déprécie beaucoup trop les valeurs bancaires, sur lesquelles nous restons acheteurs avec discernement », a dit Florent Delorme.

M&> possède ainsi en portefeuille BNP Paribas et Société générale ainsi que plusieurs de leurs concurrentes européennes, mais porte un regard moins positif sur certains établissements dont la situation est perçue comme plus problématique, à l’image de Deutsche Bank,

Les banques européennes, dont les fonds propres sont souvent supérieurs aux exigences réglementaires, pourraient bénéficier de l’amélioration des perspectives économiques de la zone euro ainsi que des mesures prises par la Banque centrale européenne pour limiter l’impact des taux négatifs, a ajouté Florent Delorme.

La forte concurrence reste un problème et pourrait militer pour un mouvement de concentration, selon lui.

La société de gestion est également à l’achat sur des banques américaines et une poignée de banques japonaises.

(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)


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