Devises et taux : La Fed ne voit pas de raison de ralentir la hausse des taux

WASHINGTON, 23 février (Reuters) – La Réserve fédérale américaine s’attend à la poursuite d’une croissance économique solide aux Etats-Unis et elle ne distingue aucun risque à l’horizon susceptible de ralentir le rythme de ses hausses de taux d’intérêt.

« L’expansion économique continue d’être soutenue par des gains solides en matière d’emplois, par la hausse du patrimoine des ménages, par le moral positif des consommateurs, par une forte croissance économique à l’étranger et par des conditions financières accommodantes », écrit la Fed dans son rapport semestriel transmis au Congrès des Etats-Unis.

« L’optimisme des entreprises semblent avoir appuyé une croissance solide au cours de l’année écoulée », ajoute-t-elle.

La Fed prévoit trois hausses de taux cette année.

Ce rapport est publié en vue des auditions de Jerome Powell la semaine prochaine devant des commissions du Congrès. Le nouveau président de la Fed s’exprimera ainsi pour la première fois en public dans ses nouvelles fonctions.

La publication de ce rapport intervient aussi après le vote en décembre d’une vaste réforme fiscale aux Etats-Unis, qui se traduit notamment par un abaissement du taux de l’impôt sur les sociétés, et après une correction début février à Wall Street.

La Fed relève que, même après ce brusque accès de volatilité sur les marchés financiers et en prenant en compte la hausse prévisible des bénéfices des entreprises avec la réforme fiscale, « les pressions en termes de valorisation continuent d’être élevées sur un ensemble de classes d’actifs, notamment les actions et l’immobilier commercial ».

Le recours à l’endettement « augmente dans certains domaines », notamment dans certaines parties du « secteur financier non-bancaire », écrit la Fed. L’endettement des ménages est aussi en hausse, de même que celui des entreprises, « notamment celles rangées dans la catégorie spéculative ».

La Fed juge cependant que « les vulnérabilités globales dans le système financier américain restent modérées », les banques étant mieux couvertes face à d’éventuels risques en raison de leur « solide situation de fonds propres ». Elle souligne que les ratios cours sur bénéfice sur les marchés d’actions sont certes élevés mais inférieurs aux niveaux observés à la fin des années 1990.

De manière générale, ce rapport brosse le tableau d’une économie au sein de laquelle le patrimoine des ménages n’a jamais été aussi élevé – il représentait 6,7 fois leur revenu disponible en septembre 2017, un record – sans risque évident d’instabilité.

La réforme fiscale va fournir un modeste coup de pouce à la croissance en 2018 et la Fed n’a aucune inquiétude quant à une imminente poussée d’inflation, est-il écrit dans ce rapport.

La Réserve fédérale juge pourtant que le marché du travail s’est largement relevé de la récession de 2007-2009. Dans quasiment toutes ses dimensions, le marché du travail « peut être prudemment interprété comme étant cohérent avec (..) le plein emploi », écrit-elle. (Howard Schneider et Jason Lange Bertrand Boucey pour le service français)

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