Devises et taux : La Grèce juge que ses créanciers n'ont pas d'excuses

par Renee Maltezou

ATHENES, 29 mai (Reuters) – Les créanciers de la Grèce doivent parvenir à un accord sur des mesures d’allègement de sa dette lors de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro le 15 juin pour permettre au pays de revenir se financer sur le marché obligataire, a déclaré lundi le ministre grec des Finances.

Lors de la dernière réunion de l’Eurogroupe le 22 mai, les ministres des Finances de la zone euro ne sont pas parvenus à un accord permettant le déblocage d’une nouvelle enveloppe d’aide financière à la Grèce et un allègement du fardeau de la dette grecque, en partie en raison d’un différend sur le rôle du Fonds monétaire international (FMI) dans ce programme d’assistance.

« Le gouvernement grec a le sentiment d’avoir tenu la part de son engagement », a dit Euclide Tsakalotos, par allusion à l’adoption par le parlement grec d’un ensemble de mesures d’économies qui seront mises en oeuvre en 2019-2020 après l’expiration en 2018 du plan d’aide internationale.

« Nous avons le sentiment que la balle est largement dans le camp des créanciers et du FMI, qu’il n’y a aucune excuse pour ne pas aboutir à cet accord global dont l’économie grecque a si désespérément besoin dans ses efforts pour avoir accès aux marchés », a ajouté le ministre grec des Finances.

« Il n’y a pas beaucoup de sens à entrer dans un programme si l’objectif n’est pas de sortir de ce programme et sortir du programme ne devrait pas seulement relever de la responsabilité du pays débiteur mais aussi des pays créanciers », a-t-il poursuivi devant la presse.

La Grèce a besoin du versement d’une nouvelle tranche d’aide pour rembourser des prêts arrivant à échéance en juillet. Elle souhaite aussi qu’un accord global avec ses créanciers en juin, portant aussi sur sa dette, lui permette de bénéficier du programme de rachats d’actifs de la Banque centrale européenne (BCE). Elle espère qu’une telle évolution redonnerait confiance aux investisseurs avant son retour sur le marché obligataire.

Euclide Tsakalotos a déclaré lundi qu’il n’y avait aucune raison d’attendre que les élections législatives en Allemagne, prévues en septembre, soient passées pour parvenir à un accord, alors que les électeurs de la première puissance économique d’Europe sont réputés réticents à tout allègement de la dette grecque.

Il a invité le FMI à prendre une décision sur sa participation ou non au plan d’aide.

Prié de dire si la Grèce pourrait se contenter d’un accord garantissant le versement de la tranche d’aide sans dissiper le flou actuel autour de la trajectoire de sa dette, le ministre des Finances a répondu: « Nous ne pouvons pas accepter un accord qui ne corresponde pas à ce qui était sur la table. »

Il a toutefois exclu un défaut de la Grèce sur sa dette en soulignant que le versement de l’aide dépendait des progrès du pays sur le chemin des réformes exigées par ses créanciers, lesquels ont déjà reconnus ces progrès. (Bertrand Boucey pour le service français)

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