Devises et taux : L'accord salarial en Allemagne devrait conforter la BCE

par Balazs Koranyi

FRANCFORT, 6 février (Reuters) – L’accord entre patronat et syndicat conclu en Allemagne va probablement être accueilli par la Banque centrale européenne (BCE) comme le signe que les salaires vont enfin vraiment augmenter dans la zone euro, ce qui pourrait lui donner la possibilité d’alléger ses mesures de soutien monétaire cette année.

Le syndicat IG Metall et le patronat allemand ont conclu dans la nuit de lundi à mardi un accord couvrant le secteur industriel du sud-ouest de l’Allemagne, qui prévoit notamment une augmentation de 4,3% des salaires en avril et une hausse d’autres éléments de rémunération étalée sur 27 mois.

Ce texte devrait servir de base pour les autres régions de la première économie d’Europe.

Bien que cet accord soit en deçà des exigences initiales d’IG Metall, qui réclamait une hausse annuelle de salaire de 6% pour les 3,9 millions d’ouvriers de la métallurgie, il s’inscrit largement dans les anticipations de la BCE, qui prévoit une lente progression des salaires et des pressions inflationnistes.

Après avoir procédé à des rachats d’actifs pour quelque 2.000 milliards d’euros afin de limiter le coût du crédit, la BCE cherche maintenant à sortir de ce programme d’assouplissement quantitatif alors que l’économie de la zone euro monte en régime.

La faiblesse de la croissance des salaires a été le plus grand obstacle à la progression de l’inflation, qui ne parvient pas à atteindre l’objectif de près de 2% fixé par la BCE.

« C’est un pas dans la bonne direction pour la BCE (..) Ils peuvent raisonnablement en être satisfaits », estime Michael Schubert, économiste chez Commerzbank, qui continue toutefois à penser que la BCE restera prudente.

« Ils resteront prudents non seulement parce (cet accord) ne constitue qu’une première étape, mais aussi parce qu’ils surveillent tous les autres facteurs, comme l’appréciation de l’euro et les marchés boursiers », ajoute-t-il.

« Cet accord devrait conforter la BCE qui espère que son souhait de voir l’inflation accélérer ces prochaines années devienne réalité », relève pour sa part Carsten Brzeski, économiste chez ING.

« Avec cet accord, il existe un espoir, parce que tous les ingrédients favorables aux hausses de salaires sont là mais il est encore trop tôt pour dire qu’il va constituer un catalyseur », poursuit-il. « Ce n’est pas le signe d’une spirale salariale en Europe. » (Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

Investir – Toute l'info des marchés – Les Echos Bourse