Devises et taux : Les taux négatifs ne sont qu'un des problèmes des banques-De Guindos (BCE)

FRANCFORT, 1er avril (Reuters) – La Banque centrale européenne (BCE) étudie les moyens permettant de réduire le coût de son taux de dépôts négatif pour les banques mais elle n’est pas la seule responsable de la faiblesse de leur rentabilité, a déclaré lundi son vice-président, Luis de Guindos.

Confrontée au ralentissement de la croissance et de l’inflation dans la zone euro, la BCE a renoncé à envisager une hausse de taux cette année, ce qui implique que le taux de la facilité de dépôt, fixé à -0,40%, continuera de coûter des centaines de millions d’euros par mois aux banques de la zone euro.

Un taux négatif revient en effet à « taxer » les dépôts excédentaires des banques placés auprès de la banque centrale.

Confirmant les informations publiées la semaine dernière par Reuters, Luis de Guindos a déclaré que la BCE étudiait les moyens lui permettant d' »échelonner » le taux d’intérêt dont s’acquittent les banques, même si le sujet n’a pas encore fait l’objet d’un débat en Conseil des gouverneurs.

Un tel mécanisme a déjà été utilisé dans plusieurs pays, dont le Japon et la Suisse, afin de limiter le coût pour les banques des taux négatifs, qui visent à favoriser le crédit et de prévenir la déflation.

« Nous analysons en continu les possibilités alternatives en matière d’échelonnement parce qu’elles ont été mises en oeuvre dans d’autres juridictions », a dit Luis de Guindos à des députés européens. « Mais pour l’instant, nous n’avons pris aucune décision. »

Il a ajouté que les banques ne pouvaient pas se contenter d’imputer à la BCE la faiblesse de leur rentabilité et qu’elles devaient aussi prendre en compte le niveau élevé de leurs coûts, une concurrence excessive ou encore l’impact des créances douteuses.

« La faible rentabilité des banques va clairement au-delà de l’impact potentiel des taux d’intérêt négatifs. Je pense que la faible rentabilité des banques en Europe a à voir avec des facteurs structurels », a-t-il dit.

(Balazs Koranyi et Francesco Canepa; Marc Angrand pour le service français)


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