Douche froide pour la Bourse de Paris après les déclarations de Draghi

La Bourse de Paris a clôturé en forte baisse (-2,81%) jeudi, marquant sa déception après des propos tenus par le président de la BCE Mario Draghi à l’issue d’une réunion de l’institution monétaire.

L’indice CAC 40 a perdu 122,60 points à 4.242,67 points, dans un volume d’échanges très élevé de 4,9 milliards euros. La veille, il avait perdu 1,15%.

Autour de l’équilibre à l’ouverture, le marché parisien a été hésitant tout au long de la matinée avant de s’enfoncer plus nettement dans le rouge, dans la foulée d’une conférence de presse du président de la Banque centrale européenne (BCE), retrouvant ses niveaux de la fin du mois d’août.

« C’est plutôt la déception qui a dominé », estime Andréa Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

Le marché a franchi à la baisse le seuil symbolique des 4.300 points, après être récemment passé sous les 4.400 points. Il n’a pas été aidé par une ouverture en ordre dispersé à la Bourse de New York, qui a digéré les annonces de la BCE et des indicateurs mitigés sur l’économie américaine.

« On n’a pas eu de détails sur la taille du programme d’achat de la BCE », poursuit Andréa Tuéni pour expliquer la réaction des marchés.

La BCE va racheter des ABS

Concrètement, la BCE va racheter des titres adossés à des prêts bancaires, les fameux ABS ou « asset-backed securities », dès le quatrième trimestre 2014 ainsi que des obligations sécurisées à partir de la mi-octobre mais Mario Draghi n’a pas précisé de volume anticipé pour ce programme.

« Le marché avait des attentes plus fortes », rappelle Andréa Tuéni, notamment dans un contexte de « chiffres moroses ces derniers temps en Europe ».

Annoncée deux jours avant la réunion mensuelle de politique monétaire, la hausse des prix a ralenti à 0,3% en septembre, au plus bas depuis cinq ans et très loin de l’objectif d’un peu moins de 2%. Ce nouveau coup de frein a ravivé les craintes de déflation en zone euro.

« Les investisseurs attendaient des annonces supplémentaires, or il n’y a pas eu d’élément accréditant l’hypothèse d’un nouvel assouplissement », a souligné de son côté Alexandre Baradez, analyste chez IG.

Parmi les valeurs, les poids lourds de la cote Total (-4,98% à 48,18 euros) et Sanofi (-3,13% à 86,07 euros) ont pesé, tout comme les valeurs bancaires. Société Générale a perdu 5,05% à 38,61 euros, Crédit Agricole 3,35% à 11,39 euros et BNP Paribas 3,48% à 50,53 euros.

Les valeurs cycliques, les plus sensibles à la conjoncture, ont également tiré le marché vers le bas. Saint Gobain a perdu 4,63% à 34,53 euros, ArcelorMittal reculant de 4,18% à 10,19 euros.

LVMH, qui a été à un moment soutenu par un commentaire positif d’analyste, a terminé sur un recul de 1,14% à 125,90 euros. Hermès a gagné de son côté 0,64% à 236,65 euros.

(Avec AFP)


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