Economie : GESTION 2018-Les actions à privilégier, la volatilité pourrait remonter-Macquarie

PARIS, 27 novembre (Reuters) – La conjoncture économique mondiale devrait rester favorable aux marchés d’actions en 2018 en dépit de valorisations élevées, même si la normalisation des politiques des banques centrales et les doutes sur la croissance chinoise risquent de créer plus de volatilité, estiment les stratèges de Macquarie.

La combinaison d’une croissance économique solide et d’une inflation faible a permis aux actifs risqués de fortement progresser en 2017, mais « ce rally a été parmi les moins aimés dans l’histoire », en raison des craintes de beaucoup d’investisseurs sur les valorisations et les risques de nouveaux chocs, indiquent-ils dans une note.

« Bien que le consensus demeure nerveux, nous estimons que la croissance mondiale a enfin retrouvé des fondements solides, et que son niveau au-dessus de la moyenne devrait persister en 2018, nonobstant un ralentissement en Chine« , expliquent les stratèges de la banque australienne.

« Ceci, combiné avec des taux d’intérêt qui devraient rester bas, devrait permettre aux conditions actuelles idéales (‘goldilocks’) de persister en 2018 », ajoutent-ils.

Selon eux, trois facteurs devraient toutefois déterminer si les marchés d’actions pourront continuer à croître tranquillement en 2018 ou si les investisseurs feront face à une année beaucoup plus mouvementée: l’impact du retrait des liquidités des banques centrales – « un changement fondamental, comparable au mélange d’éléments combustibles avec un résultat incertain » -, le maintien ou non d’une croissance chinoise assez forte pour soutenir la demande en matières premières et une possible erreur de pilotage des politiques monétaires.

UNE COURBE DES TAUX TOUJOURS PLATE

Selon les stratèges de Macquarie, les taux d’intérêt devraient rester bas en 2018 en dépit de la poursuite du resserrement monétaire de la Réserve fédérale (Fed).

Ils estiment que le taux des « fed funds » devrait atteindre 2,25% d’ici la fin 2018 et le rendement des taux américains à deux ans devrait revenir à 2,75% contre 1,76% actuellement.

Toutefois, le rendement des taux à 10 ans ne devrait monter qu’à 2,75%, à comparer à son niveau actuel de 2,34%.

« Bien que l’idée d’une courbe des taux plate semble contre-intuitive à certains, nous pensons depuis un certain temps que la partie longue de la courbe reflète surtout des facteurs mondiaux et démographiques plutôt que des considérations sur le cycle américain », pointent les analystes.

Du côté du dollar, les perspectives pour 2018 sont difficiles à établir, reconnaissent-ils. Le billet vert pourrait profiter dans la première partie de l’année de l’adoption de la réforme fiscale – attendue au premier trimestre par Macquarie – avant d’être pénalisé par une croissance américaine qui devrait être à la traîne de celle du reste du monde.

« Nous notons toutefois que si le projet de réforme fiscale devait échouer, le dollar pourrait reculer de façon significative », préviennent les stratèges.

De son côté, le marché pétrolier devrait être relativement équilibré en 2018 « mais pas assez fort pour poursuivre son rally actuel ».

Les analystes, qui s’attendent à une prolongation de l’accord de réduction de la production entre l’Opep et certains pays producteurs, visent un baril de Brent à 49 dollars en moyenne en 2018 et un baril de brut léger américain (WTI) à 46 dollars.

(Blandine Hénault, édité par Marc Angrand)

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