Economie : Le G7 va mener une simulation de cyberattaque dans la finance

PARIS, 10 mai (Reuters) – Les pays du G7 vont pour la première fois procéder le mois prochain à une importante simulation de cyberattaque transfrontalière, ont indiqué vendredi des responsables français.

L’exercice – organisé début juin pendant trois jours par la Banque de France à l’occasion de la présidence française du G7 – aura pour scénario l’infection d’un composant technique largement utilisé dans le secteur financier, a déclaré Nathalie Aufauvre, directrice générale pour la stabilité financière à la Banque de France.

Certaines institutions telles que la Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre ont déjà procédé à de tels tests, mais l’exercice de juin sera le premier à être mené dans plusieurs pays simultanément, au niveau du G7, a souligné Nathalie Aufauvre, lors d’une conférence sur la cybersécurité à la Banque de France.

« Les menaces cyber sont la preuve que nous avons besoin de plus de multilatéralisme et de plus de coopération entre nos pays », a insisté le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, à cette même conférence.

« C’est pourquoi sous (notre, ndlr) présidence du G7 cette année, nous avons décidé de mener un exercice de simulation de crise cyber transfrontalière à l’échelle du G7 le mois prochain », a-t-il ajouté.

Cet exercice a pour ambition de mettre en lumière les risques de contagion d’une cyberattaque et 24 autorités financières des sept pays, parmi lesquelles des banques centrales, des autorités de marché et des ministères des Finances, y participeront, a précisé Nathalie Aufauvre.

Des représentants du secteur privé en France, en Italie, en Allemagne et au Japon se joindront également à l’exercice.

Le secteur financier est la cible la plus courante des cyberattaques, avec 19% des attaques, selon une étude d’IBM.

Face à l’augmentation du nombre cyberattaques ces dernières années, les Etats cherchent de plus en plus à s’assurer que les banques et les assureurs ont la capacité de réagir.

Toutefois, dans des pays comme la France ou l’Allemagne, les régulateurs font remarquer que certains Etats ne faisant pas partie du G7 sont moins exigeants en matière de cybersécurité, ce qui pourrait inciter des entreprises à délocaliser leurs activités dans des juridictions moins regardantes.

(Leigh Thomas, avec Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot)


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