Economie : Le patronat italien pas hostile à un déficit à 3%

ROME, 24 août (Reuters) – La fédération du patronat italien a déclaré vendredi qu’il pourrait être justifié d’augmenter le déficit public de l’Italie l’année prochaine jusqu’aux limites autorisées au niveau européen s’il s’agit d’investir davantage dans les infrastructures.

Le président de la Confindustria, Vincenzo Boccia, a ainsi apporté son soutien aux efforts du nouveau gouvernement pour convaincre l’Union européenne d’exclure les dépenses dans les infrastructures du calcul du déficit.

Après la mort de 43 personnes dans l’effondrement d’un pont autoroutier le 14 août à Gênes, le gouvernement italien, arrivé au pouvoir en juin, a promis d’investir massivement dans la rénovation des infrastructures du pays.

Pour Vincenzo Boccia, porter le déficit public de l’Italie jusqu’au plafond de 3% autorisé par l’UE n’est « pas un tabou » si ces marges de manoeuvre budgétaires servent l’investissement et la croissance.

« Si les objectifs sont plus de croissance pour payer la dette et qu’ils considèrent que les investissements dans la croissance vont dans l’intérêt du pays, ceux-ci sont plus justifiables », a-t-il dit dans une interview à la chaîne de télévision SkyTG24.

La dette publique de l’Italie représente 132% de son produit intérieur brut (PIB), soit le ratio le plus élevé au sein de l’UE derrière la Grèce.

L’objectif actuel de déficit public de l’Italie, fixé par le précédent gouvernement de centre gauche, est de 0,8% du PIB en 2019, soit une réduction par rapport au taux de 1,6% attendu cette année.

La coalition formée par la Ligue et le Mouvement 5-Etoiles, deux partis qui se revendiquent différents de la classe politique traditionnelle, a déjà clairement affiché son intention de relever la prévision de déficit pour 2019, sans dire dans quelle mesure, afin de financer ses projets de hausse des dépenses sociales et de baisses d’impôts.

Le secrétaire d’Etat Giancarlo Giorgetti n’a pas exclu lundi que l’Italie dépasse les 3% de déficit l’an prochain, en raison notamment de la nécessité d’investir dans les infrastructures mise en lumière par la catastrophe de Gênes.

Le gouvernement doit présenter ses objectifs d’ici fin septembre avant de dévoiler un projet de budget d’ici le 20 octobre. (Gavin Jones et Angelo Amante Bertrand Boucey pour le service français)


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