Economie : Le Portugal voit son déficit budgétaire presque disparaître

par Andrei Khalip

LISBONNE, 22 décembre (Reuters) – Le déficit budgétaire du Portugal ne représentait que 0,1% du produit intérieur brut (PIB) sur les douze mois à fin septembre, le pays étant en passe de dépasser son objectif annuel en la matière et de réduire le poids de sa dette.

A titre de comparaison, ce taux était de 1,3% sur les douze mois à fin juin, ce qui suggère un surplus budgétaire de 2,6% sur la seule période juillet-septembre

L’Institut national des statistiques portugais (INE) a précisé vendredi que sur les neuf premiers mois de l’année 2017, le déficit avait chuté pour revenir à 0,3% du PIB, soit bien moins que les 2,8% durant la même période en 2016.

Le Portugal est sorti en 2014 d’un plan de sauvetage international auquel Lisbonne avait dû avoir recours en 2011. Nombre de fonctionnaires européens citent souvent le pays comme un exemple de réussite en matière de réformes économiques.

L’objectif officiel pour le déficit sur l’année complète est de 1,4% – ce qui serait le plus bas niveau atteint dans les quatre dernières décennies d’histoire démocratique du pays – mais le Premier ministre Antonio Costa a dit jeudi que le déficit budgétaire devrait terminer à un niveau inférieur à 1,3%, contre un ratio de 2% sur l’ensemble de 2016.

L’Union européenne exige de ses pays membres un déficit budgétaire inférieur ou égal à 3% du PIB.

Le ministre des Finances Mario Centeno précise que la réduction du déficit « montre que la viabilité des comptes publics est maintenant une réalité » au Portugal et permettra la plus grande réduction du ratio dette/PIB depuis 19 ans – en passant de 130% l’année dernière à 126% en 2017.

A ce niveau, le ratio reste près de deux fois supérieur à la limite maximale de 60% imposée par l’UE.

La dernière estimation du déficit n’inclut pas la recapitalisation par l’Etat, à hauteur de quatre milliards d’euros, soit 2,1% du PIB, de la banque publique Caixia Geral de Depositos.

Le gouvernement a dit qu’il pensait que l’UE n’allait pas prendre en compte l’impact de cette recapitalisation dans le calcul du déficit de cette année. L’INE est engagée dans un dialogue avec Eurostat, l’agence de statistiques de l’Union européenne, concernant l’impact de cette opération complexe sur les comptes nationaux.

L’INE a observé que sur les 12 mois à fin septembre, les revenus de l’Etat avaient progressé de 2,7% tandis que les dépenses avaient baissé de 0,1% par rapport à leur niveau de juin.

« Avec une croissance plus forte que dans nos prévisions initiales, nous voyons les revenus suivre le même chemin que l’économie dans son ensemble », a déclaré Mario Centeno.

Le gouvernement socialiste prévoit une accélération de la croissance cette année, anticipant un PIB en augmentation de 2,6% après la hausse de 1,5% de 2016. (Thierry Tranchant pour le service en français, édité par Benoît Van Overstraeten)

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