Energie: le médiateur épingle les « mauvaises pratiques » des fournisseurs

Le médiateur national de l’énergie fustige de nouveau les fournisseurs de gaz et d’électricité dont les « mauvaises » pratiques commerciales se sont intensifiées l’an dernier, selon son bilan annuel publié lundi.

L’institution, créée en 2006 pour défendre les consommateurs d’énergie avec l’ouverture à la concurrence du secteur, indique avoir été saisie d’environ 15.000 litiges l’an dernier, soit une hausse de 19% par rapport à 2016.

« La majorité des dossiers que nous traitons porte toujours sur des contestations de facturation (…) tandis que d’autres contentieux persistent ou sont en recrudescence, comme ceux liés au démarchage », explique le médiateur Jean Gaubert, cité dans un communiqué.

Engie (ex-GDF Suez) et l’italien Eni arrivent en tête des fournisseurs pointés du doigt pour leurs pratiques commerciales (contestations de contrat et démarchage trompeur ou déloyal). Eni est aussi celui ayant enregistré le taux de litige le plus important.

Pour le médiateur, certains fournisseurs ne semblent pas « maîtriser le B.A.-BA de leur métier », décrivant un Eni « empêtré dans des problèmes de facturation », ou un Engie qui « a dû arrêter la commercialisation » d’un de ces contrats « qu’il ne parvenait pas à facturer ».

Il rappelle qu’Engie et Direct Energie ont été sanctionnés l’an dernier pour leurs pratiques « douteuses ».

Et les premiers mois de 2018 confirment les inquiétudes de l’institution, qui note que l’arrivée de nouveaux fournisseurs, comme Total Spring, augmente le démarchage à domicile qui a déjà donné lieu à « de premiers litiges ».

Le médiateur regrette aussi le manque de transparence des acteurs sur leurs offres commerciales qui promettent parfois d’importantes économies pour le consommateur.

Enfin, sur le marché du gaz, dont les tarifs réglementés sont amenés à disparaître après une décision de justice en ce sens, le médiateur réclame la mise en place d’un « système de prix de référence » et « d’un fournisseur de dernier recours » pour protéger les consommateurs.

Challenges en temps réel : Économie