Eurostar s’engage à baisser ses tarifs si les péages diminuent

Eurostar promet de baisser les prix de ses billets en cas de diminution du montant des péages qu’il verse à Eurotunnel pour la traversée du tunnel sous la Manche.

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« Toute baisse des péages d’Eurotunnel sera intégralement répercutée sur le prix des billets Eurostar, sur toutes les destinations », a assuré le directeur général d’Eurostar, Nicolas Petrovic, dans un entretien mis en ligne dimanche sur le site des Echos.

« Pour nous, une baisse des redevances ne serait pas un moyen pour augmenter notre taux de marge, mais le nombre de nos clients « , ajoute-t-il.

Eurostar a déposé en mars un recours devant l’Autorité de régulation du tunnel pour obtenir la « transparence  » sur les coûts d’Eurotunnel, qui sont répercutés dans les péages.

Le mois dernier, la Commission européenne a enjoint la France et le Royaume-Uni de faire baisser les tarifs imposés aux trains pour passer dans le tunnel sous la Manche exploité par Eurotunnel, des prix qu’elle considère être un obstacle au développement du trafic ferroviaire, notamment pour le fret.

« Cela fait des années que nous demandons plus de transparence à Eurotunnel »

La France et le Royaume-Uni disposent d’un délai de deux mois pour répondre à cet avis, faute de quoi la Commission pourra saisir la Cour de justice de l’Union européenne, qui peut imposer des sanctions financières.

« Cela fait des années que nous demandons plus de transparence à Eurotunnel, mais sans obtenir de réponse », affirme Nicolas Petrovic, pour qui « la question des péages, qui représentent 50 euros par passager sur un aller-retour et 25 % du prix du billet, devient critique pour notre stratégie de développement. »

Outre les traditionnelles liaisons Paris-Londres et Bruxelles-Londres, Eurostar, filiale à 55% de la SNCF, souhaite relier la capitale anglaise aux Pays-Bas, à l’Allemagne, la Suisse ou encore la Provence.

Seule la moitié de la capacité du tunnel actuellement utilisée

« C’est là que se trouve la croissance pour Eurostar, mais seulement avec une politique de prix compétitive, qui est très difficile à instaurer avec le niveau actuel des péages », prévient Nicolas Petrovic.

« Notre propos n’est surtout pas de mettre Eurotunnel et ses employés en danger. Mais seule la moitié de la capacité du tunnel est utilisée actuellement. Augmenter le trafic reviendrait à augmenter les recettes, ce qui compenserait largement la baisse du niveau des redevances », a souligné M. Petrovic, répondant aux craintes émises par Eurotunnel sur les conséquences d’une baisse des redevances notamment sur l’emploi.


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