Faute d’accord entre pays producteurs, le prix du pétrole continue de baisser

Les cours du pétrole s’affichaient en baisse lundi en fin d’échanges européens, dans un marché rattrapé par le pessimisme alors que les excédents continuent à peser sur les prix et qu’un accord pour réduire la production paraît peu probable. Vers 18h30, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 33,50 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 56 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en mars perdait 68 cents à 30,21 dollars. Après s’être brièvement orientés dans le vert au début des échanges asiatiques, le Brent et le WTI sont rapidement repartis à la baisse en début d’échanges européens, sur fond de renforcement du dollar et faute d’avancée concrète après une rencontre entre les ministres du Pétrole du Venezuela et de l’Arabie saoudite.

« Il semble que les investisseurs sont de nouveau découragés par un dollar légèrement plus fort et l’absence de toute avancée dans les discussions entre certains producteurs de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et hors de l’Opep », notait Fawad Razaqzada, analyste chez City Index. « La réunion a été un succès et s’est déroulée dans une bonne ambiance, selon l’agence saoudienne d’État SPA, mais il n’y a aucun détail sur d’éventuelles mesures concrètes », relevaient les analystes de Commerzbank.

La campagne vaine du Venezuela

« Il y a eu une discussion sur une coopération entre pays producteurs membres de l’Opep et non membres de l’Opep mais aucun pays du Golfe n’a encore publiquement admis ne serait-ce qu’un souhait d’une réunion avec la Russie », soulignait pour sa part Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. Le ministre vénézuélien du Pétrole Eulogio del Pino s’est rendu en Arabie saoudite, le plus gros producteur au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), après avoir rencontré des responsables russes la semaine dernière.

Le Venezuela, membre fondateur de l’Opep et dont l’activité économique dépend du commerce du pétrole, mène en vain, depuis plus d’un an, une campagne pour lutter contre la chute des prix auprès du cartel. Il lui avait récemment proposé une réunion extraordinaire pour février. M. Razaqzada s’étonnait toutefois que le marché n’ait pas davantage réagi à l’annonce en fin de semaine dernière d’un net déclin hebdomadaire (-31) du nombre de puits de pétrole en activité aux États-Unis.

« Ce n’était pas seulement la septième semaine consécutive de déclin, mais la baisse la plus prononcée depuis avril 2015 », poursuivait l’analyste, soulignant que l’activité de forage avait chuté d’environ 70% depuis le début de l’année 2015 aux États-Unis, pour s’installer à ses plus bas niveaux depuis mars 2010. « En tout état de cause, les prix pourraient être très proches d’un plancher et donc rebondir de façon spectaculaire sous peu », prévenait M. Razaqzada.

(Avec AFP)