Fin de partie pour le puissant réseau du Wine and Business Club

Fin de partie pour le Wine and Business Club (WBC). Le « premier réseau européen de chef d’entreprises amateurs de vins »,  présent dans une douzaine de villes françaises, mais aussi à Monaco, en Suisse et à Chypre est en liquidation judiciaire. La suite de l’aventure, s’il y en a une, se jouera à la barre du Tribunal de commerce de Paris. Le journaliste Alain Marty, fondateur et animateur du WBC depuis 1991, est choqué par cette décision : « Nous avons été lâché brutalement par notre actionnaire, alors que la société a toujours été bénéficiaire, y compris sur le dernier exercice ».

Dîners de célébrités

Marty a en effet cédé en mai 2017 l’entreprise, qui emploie une dizaine de salariés à plein temps, au groupe mutualiste d’assurances  AG2R La Mondiale. Une transaction qui n’avait jamais été rendue publique. « La SAS WBC est présidée depuis cette époque par Bertrand de Villaines, qui dirige La Mondiale Grands Crus. Le Grand Maitre de la Grande Loge Nationale Française, Jean-Pierre Rollet, est également très impliqué dans la vie du club comme conseiller personnel du directeur général d’ AG2R La Mondiale, André Renaudin », explique Alain Marty, dans un courriel envoyé aux 300 adhérents du club qui figurent parmi les créanciers du WBC, avec des cotisations annuelles (de 750 à 13.000 euros) versées juste avant le confinement. Le club, célèbre pour ses dîners dans des lieux de prestige -les hôtels Bristol et Shangri-La à Paris- ne pourra en en effet assurer ses prestations.

AG2R La Mondiale poursuivi en justice

Alain Marty, qui attaque par ailleurs en justice AG2R La Mondiale, affirme avoir proposé à plusieurs reprises au groupe mutualiste de lui racheter la société, sans succès. Il est aujourd’hui déterminé à « poursuivre l’aventure »  en fédérant son puissant réseau d’adhérents, mais aussi les invités de prestige qui se sont pressés depuis 2011 à ses dîners. Patrick Pouyanné et Gilles Pélisson, les PDG de Total et TF1, se sont par exemple récemment prêtés au jeu de ces dîners-conférences.  Marty peut également compter sur le soutien des nombreux propriétaires viticoles qui ont souvent utilisé son club pour leur promotion.

Question de survie

Reste à savoir si l’activité événementielle sur laquelle repose le WBC est viable. « Depuis plusieurs mois, alors que je propose de nombreuses formules, en accord bien sûr avec les mesures et contraintes liées au Covid-19, pour faire vivre le WBC dès le 1er septembre, notamment via Zoom, AG2R La Mondiale cultive l’immobilisme et l’absence de communication malgré mon travail forcené au quotidien pour le club », poursuit Marty. Âgé de 54 ans, le journaliste et homme d’affaires se déclare prêt à racheter la marque, sans doute le principal actif de la société. « Si ce n’est pas possible, je continuerai de toute façon ».

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