Formation : il faut « repenser le modèle » de l'Afpa (Pénicaud)

Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a affirmé mardi devant les députés qu’il fallait « repenser le modèle de l’Afpa », l’agence pour la formation professionnelle des adultes, qui se trouve en grande difficulté depuis plusieurs années.

Auditionnée par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée sur le projet de loi « avenir professionnel », et questionnée sur l’avenir de l’Afpa, Muriel Pénicaud a expliqué que « ce problème traîne depuis trop d’années », citant notamment un « déficit structurel de 100 millions chaque année ».

« Nous pensons qu’il faut donner une vision, une visibilité et un plan stratégique de long terme à l’Afpa », a-t-elle dit. « On y travaillera cette année », a-t-elle ajouté. « Il faut qu’elle soit concentrée sur des missions de service public qui font sens », a-t-elle aussi détaillé.

L’Afpa compte 8.000 salariés.

Créée en 1949, l’agence avait frôlé la cessation de paiement en 2012, ébranlée par le transfert de la commande publique aux régions en 2004 et l’ouverture du marché à la concurrence en 2009. Elle a depuis été transformée en établissement public industriel et commercial (Epic) pour assurer sa pérennité.

En décembre, l’intersyndicale de l’Afpa avait dénoncé la « spirale régressive » dans laquelle elle était engagée, estimant qu’elle n’avait « plus les moyens » de remplir ses missions.

Le projet de loi « avenir professionnel » a été transmis au Conseil d’État. Il doit être présenté en Conseil des ministres le 27 avril, avant d’arriver à l’Assemblée, vers la « mi-mai ».

Le texte n’étant pas déposé officiellement, la ministre a présenté mardi « les grandes lignes » de ce projet qui réforme l’apprentissage, la formation professionnelle et l’assurance chômage.

Interrogée sur les droits des salariés des plateformes type Deliveroo, Mme Pénicaud a indiqué qu’elle espérait « pouvoir en reparler au moment de la discussion sur la loi ».

Sur l’orientation des jeunes, confiée davantage aux régions, elle a indiqué qu’il pourrait y avoir « une phase expérimentale ».

Le député LR Gérard Cherpion s’est inquiété du « risque de création de nouvelles fractures territoriales » sur l’apprentissage qui sera confié aux branches professionnelles, au détriment des régions.

« Big bang de la formation, +révolution copernicienne de l’apprentissage+, sécurité sociale professionnelle, on est un peu loin entre les paroles et les actes, et à dire vrai on a été plutôt été saisi par la modestie de la réforme », a cinglé pour sa part Boris Vallaud (PS)

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