France : Pas de consolidation des télécoms en vue, selon Richard

PARIS, 11 juin (Reuters) – Le PDG d’Orange estime dans une interview au Journal du Dimanche que les conditions d’une consolidation du secteur des télécommunications en France ne sont pas réunies.

« Il y a trop de défiance entre les acteurs, en particulier entre Bouygues et Free », déclare Stéphane Richard. « Et Bouygues est le seul à pouvoir faire bouger les choses. »

Quant à la création d’un groupe intégré avec Orange, Vivendi et Telecom Italia, « c’est une fiction », juge-t-il également. « L’essentiel de la valeur de Vivendi, c’est Universal. Il n’y a que des bouts de Vivendi qui pourraient théoriquement nous intéresser. »

Un rapprochement capitalistique avec Canal est exclu « pour le moment », ajoute-t-il. Quant à un rachat éventuel de Telecom Italia, il n’est pas à l’ordre du jour et le PDG d’Orange dit préférer consacrer ses ressources à de nouveaux métiers « plus générateurs de croissance ».

L’Etat français, par le biais de différentes institutions, possède 24,6% du capital d’Orange. Stéphane Richard estime qu’une sortie de l’Etat est « une possibilité » mais refuse d’aller plus loin dans le commentaire.

Concernant le déploiement de la fibre dans les zones moyennement denses du territoire français, où Orange a un accord de cofinancement avec les autres opérateurs, il reproche à SFR de ne pas respecter ses engagements initiaux.

« Nous avions convenu en 2011 d’une répartition géographique de 80% pour Orange et 20% pour SFR », explique-t-il. « SFR, qui a changé d’actionnaire entre-temps (..) veut maintenant une part plus importante. »

« Nous recherchons un compromis raisonnable qui tienne compte des investissements engagés par Orange depuis six ans », ajoute Stéphane Richard.

Selon des sources proches du groupe, il a informé le conseil d’administration d’Orange de sa volonté de briguer un troisième mandat en 2018, malgré la menace d’un procès dans l’affaire de l’arbitrage en faveur de Bernard Tapie.

« J’ai 55 ans et j’ai envie de continuer (..) Je lance des projets importants pour l’avenir du groupe et j’en ai d’autres dans les cartons », dit-il au Journal du Dimanche.

Le parquet de Paris a requis le renvoi en correctionnelle de six personnes dans ce dossier lié au litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la revente du groupe Adidas.

Le parquet veut que Bernard Tapie soit jugé pour escroquerie en bande organisée et détournement de fonds publics et Stéphane Richard, directeur de cabinet de la ministre des Finances Christine Lagarde au moment de l’arbitrage, pour escroquerie en bande organisée et complicité de détournement de fonds publics.

« Je vis avec cette affaire, qui n’a rien à voir avec Orange », dit le PDG au Journal du Dimanche. « Elle n’a jamais entamé ma capacité à diriger le groupe ni ma motivation à poursuivre ma mission. Je vais continuer à me défendre des accusations injustes et sans fondement portées contre moi. » (Emmanuel Jarry)

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