Gare Montparnasse : après le chaos, le trafic reprend

Le chaos régnait dimanche en gare Montparnasse, où le trafic SNCF reprenait « très progressivement » mais restait « très perturbé » après avoir été interrompu dès le matin en plein week-end de chassé-croisé entre juillettistes et aoûtiens. « Cela tombe naturellement très mal », a reconnu le porte-parole de la SNCF Matthieu Chabanel lors d’une conférence de presse, après « une panne du système signalisation en gare Montparnasse qui commande plusieurs centaines d’aiguillages et de signaux ».

La compagnie ferroviaire a choisi de « privilégier la sécurité » en interrompant totalement le trafic dans cette gare qui dessert la Bretagne et le Sud-Ouest, au plus grand désarroi des voyageurs. Elle a invité sa clientèle à « reporter les déplacements ». Selon M. Chabanel, cinq trains TGV, soit un tiers des trains, ont été supprimés dimanche matin, touchant 3.000 voyageurs. « Mais 7.000 personnes ont pu voyager » grâce aux trains détournés sur la gare d’Austerlitz ou celle de Lyon, a-t-il dit, assurant que « les investigations reprendront d’arrache-pied cette nuit ». Quant aux trains Intercités Paris-Granville, certains ont pu fonctionner en correspondance à Dreux.

Ecrans d’affichage noirs ou immobiles dans la matinée, grappes de voyageurs agglutinés autour des « gilets rouges » en quête d’informations, file d’attente de plusieurs centaines de mètres serpentant jusqu’à l’entrée de la boutique SNCF, la journée a été ponctuée d’informations contradictoires ou manquantes, a constaté l’AFP. Cerise sur le gâteau, la SNCF a dû en plus « faire appel aux démineurs » pour faire exploser un sac à dos oublié donc suspect vers 11H00, la moitié du hall de la gare ayant dû être évacué pour l’opération.

Couacs dans la communication

Si le trafic a effectivement repris à 14H23 avec le départ d’un TGV à destination de Toulouse initialement programmé à 11H52, « on ne sait pas exactement le nombre de trains qui rouleront » sur l’ensemble de la journée, a prévenu le directeur de crise. Peu après midi, la SNCF avait annoncé une reprise « très progressive » de la circulation autour de 13H00, au rythme de trois TGV au départ et à l’arrivée par heure, contre « jusqu’à 9 » en temps normal. Mais celle-ci s’est longuement fait attendre au grand dam des voyageurs excédés par des sons de cloche très différents en gare de Montparnasse.

« Les seules infos qu’on a eues, c’est qu’ils n’avaient pas plus d’info que ça », ironise Cyril Sayedhom, 22 ans, en partance pour Auray, en Bretagne. « Il n’y a personne pour nous dire, juste un pauvre gars pris d’assaut », peste de son côté Eric Brumel, 68 ans, qui devait aller à Bordeaux avec son épouse par le train de 10H50. « Tu ne vas pas rater un train qui ne part pas », ironisait un père, Guntram Fiala venu accompagner son fils Jan, 10 ans, impatient de partir en colonie à Quimper.

Sur Twitter, la ministre des Transports Elisabeth Borne a annoncé s’être rendue à 15H00 « en salle de crise au siège de la SNCF pour faire le point sur la situation » avec le PDG Guillaume Pepy. « Je comprends votre agacement concernant le manque d’informations cohérentes mais nous n’en savons pas plus. La circulation des trains n’est toujours pas effective », s’excusait la SNCF via les hauts-parleurs de la gare vers 13H30.

SMS et emails

Et même après le départ du premier train, la SNCF assurait à Montparnasse qu’il n’y avait eu « aucun » départ. La SNCF a expliqué à l’AFP que l’attente du feu vert du poste d’aiguillage mais aussi la longue distribution des plateaux-repas à bord avaient contribué à retarder le départ du premier TGV.

La compagnie ferroviaire assure aussi avoir prévenu tous les clients qui devaient prendre le train dimanche à la gare Montparnasse via « des SMS et des courriers électroniques envoyés toute la nuit ». Elle annonce que les échanges de billets « se feront de manière gratuite ».

La circulation avait déjà été perturbée au départ et à l’arrivée de Paris-Montparnasse le 17 juillet en raison d’une panne d’alimentation électrique, provoquant des retards pour des centaines de voyageurs.

(Avec AFP)

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