GE Belfort: le directeur et la DRH veulent bénéficier du plan social, les syndicats mécontents

Antoine Peyratout, directeur général de l’entité turbines à gaz de l’usine General Electric (GE) à Belfort, et sa directrice des ressources humaines ont demandé à bénéficier du plan de départs volontaires en cours, a-t-on appris lundi des syndicats, mécontents de cette situation.

Le plan social prévoit la suppression de 485 emplois sur 1.750 sur le site de production des turbines à gaz (GE EPF) en plusieurs phases. La première concerne 294 dossiers, qui ont été acceptés par la commission de suivi.

Celle-ci a déjà reçu davantage de candidatures que de places disponibles pour cette première phase qui devait initialement s’achever fin mars. Les deux derniers dossiers validés ont été ceux d’Antoine Peyratout et de Catherine Letang, la directrice des ressources humaines, a-t-on appris de sources syndicales.

« Ce sont les deux derniers dossiers acceptés », a indiqué une source syndicale, confirmant une information de L’Est républicain.

Tous deux ont piloté le plan social et le fait qu’ils en bénéficient fait grincer des dents salariés et syndicats.

Les bureaux de General Electric à Belfort en septembre 2019  (AFP - SEBASTIEN BOZON)

Les bureaux de General Electric à Belfort en septembre 2019 (AFP – SEBASTIEN BOZON)

« Ce sont des gens forcément au courant de l’articulation du plan », regrette sous couvert d’anonymat un élu syndical, qui évoque un problème de « délit d’initié, entre guillemets ». « Ils ont bénéficié d’informations que d’autres salariés n’avaient pas », regrette-t-il.

Ce départ « n’est pas moral, mais ils n’apportent rien industriellement », s’emporte un autre représentant syndical souhaitant conserver l’anonymat. Ils n’étaient là que « pour nettoyer ». « Je ne demande qu’une chose, qu’ils se cassent », poursuit-il furieux.

« Finalement, les syndicats ont bien négocié pour lui », sourit avec sarcasme un dernier élu syndical. « On peut imaginer que compte tenu de leur salaire de base et de leur ancienneté, ils auront une prime plus que confortable ».

M. Peyratout, qui n’a pas souhaité réagir, « n’a pas forcément été nommé pour mettre en place un plan social mais pour redresser la situation de GE EPF », répond-t-on dans l’entourage de la direction.

« Nous prenons acte de cette décision et nous mettons en place une transition », s’est contenté d’indiquer un porte-parole de General Electric.

A l’origine, 792 emplois devaient être supprimés sur l’entité turbine à gaz de General Electric, mais ce nombre a été ramené, après négociations à 485. L’entreprise comptait 1.760 salariés le 30 avril 2019 et l’effectif doit être ramené à 1.275 d’ici la fin de l’année.

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