Gel de production de pétrole : l’Arabie saoudite ne souhaite aucune exception, l’Iran en ligne de mire

Chantage ? Mais non, voyons ! Il s’agit de négociations !

Le vice-prince héritier de l’Arabie saoudite vient d’indiquer que son pays – premier exportateur mondial de pétrole – ne gèlerait le niveau de sa production de brut que si les grands producteurs, dont l’Iran, faisaient de même. Des propos prononcés dans le cadre d’un entretien accordé à Bloomberg News publiée vendredi.

« Si tous les pays sont d’accord pour geler la production, nous sommes prêts », a ainsi affirmé Mohammed Ben Salmane, précisant toutefois que « si quelqu’un décidait d’augmenter sa production, nous ne rejetterons alors aucune opportunité qui se présente ». Ce qui signifie en clair, que le consensus est loin, très loin d’être obtenu …

A noter que ces déclarations interviennent avant une réunion à Doha prévue le 17 avril prochain entre les pays producteurs de brut – que ces derniers soient membres ou non de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Objectif affiché : tenter de stabiliser la production et soutenir les prix du brut qu’une offre pléthorique ne cesse de faire chuter. Le ralentissement des économies mondiales n’arrangeant rien à l’affaire, tandis qu’aucun pays n’est prêt à faire d’importantes concessions en vue de réduire les volumes disponibles sur le marché.

Si l’Iran s’est dit certes « prêt à participer » à la rencontre, ce grand rival de l’Arabie saoudite a toutefois demandé à être exempté de toute mesure de gel de la production, justifiant sa position par son retour sur le marché mondial à la suite de la levée des sanctions liées à son programme nucléaire.

Mais Mohammed Ben Salmane a quant à lui affirmé en retour à Bloomberg que l’Iran devait geler sa production, et ce, « sans aucun doute ». « Si tous les pays, dont l’Iran, la Russie, le Venezuela, les pays de l’Opep et les principaux producteurs décident de geler la production, nous serons parmi eux », a-t-il assuré. Vaste défi …

En février dernier, l’Arabie saoudite, le Qatar, le Venezuela et la Russie avaient annoncé avoir trouvé un accord pour que leur production respective soit gelée à ses niveaux de janvier, mais des doutes sont toutefois apparus par la suite sur la concrétisation d’une éventuelle entente.

Sources : AFP, Bloomberg

Elisabeth Studer – 02 avril 2016 – www.leblogfinance.com


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