Grèce: quand Varoufakis évoque le devoir de trouver un accord

Le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis a considéré vendredi 26 juin au soir que la Grèce et ses créanciers avaient « le devoir » de trouver un accord à l’Eurogroupe de samedi à Bruxelles. « Il n’y a pas de raison qu’il n’y ait pas d’accord demain à l’Eurogroupe, nous avons le devoir de trouver une solution », a déclaré Yanis Varoufakis dans une interview à la chaîne de télévision Ant1, tout en donnant des justifications au refus grec de la proposition des créanciers dans l’après-midi.

Il a remarqué notamment que la suggestion de ces derniers, comprenant le versement de 12 milliards d’euros d’aide en quatre fois d’ici à fin novembre, « engagerait la Grèce pour encore 4 ou 5 mois à des négociations quotidiennes. Ca veut dire que tout le monde, les entrepreneurs, les consommateurs devraient encore attendre novembre-décembre ». Or l’économie grecque a déjà été très affaiblie par l’incertitude qui pèse sur l’avenir financier du pays depuis cinq mois que le gouvernement Syriza négocie avec ses créanciers, UE, BCE et FMI.

Dans le sens inverse

« Pourquoi laisser la grande question du financement à la dernière minute? », a-t-il déploré. Il s’est interrogé sur la volonté réelle des créanciers de trouver un accord. « Ces derniers jours et semaines, le gouvernement grec a fait sans cesse des concessions. Malheureusement, à chaque fois que nous arrivons presque aux trois quarts ou aux quatre cinquièmes du chemin, les institutions vont dans le sens inverse », a-t-il accusé. « Ils durcissent leurs positions et demandent des choses que seulement quelqu’un qui ne veut pas d’accord peut demander », a-t-il estimé.

Cette interview a été diffusée alors que Yanis Varoufakis participait à un conseil des ministres autour du Premier ministre Alexis Tsipras, qui se prolongeait vers 21H30 GMT. A son arrivée, le ministre de la Santé Panagiotis Kouroublis a estimé également qu’il y aurait un accord.

Un Eurogroupe considéré comme celui de la dernière chance réunira samedi après-midi les ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles. Un accord doit y être absolument trouvé pour que la Grèce soit en mesure de rembourser au FMI le 30 juin une échéance de 1,5 milliard d’euros et ainsi éviter un défaut de paiement.

(Avec AFP)

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