Hongrie : Standard and Poor’s abaisse la note

europe_hongrie-zone-euro.gifBienvenue au club des pays de l’Union européenne  dont la note est la cible ds agences de notation.

Nouvel adhérent : la Hongrie  … pointée du doigt par Standard and Poor’s.

L’agence d’évaluation financière a en effet abaissé mercredi d’un cran la note attribuée à la dette de long terme de la Hongrie, lui attribuant désormais un BB+, faisant ainsi tomber le pays dans la catégorie spéculative.

Raisons invoquées par Standard and Poor’s  pour justifier sa position : « un cadre de politiques publiques imprévisible » après des décisions du gouvernement qui « soulèvent des questions sur l’indépendance des institutions de régulation et compliquent l’environnement dans lequel évoluent les investisseurs ».

S&P s’inquiète notamment du projet de révision constitutionnelle, lequel prévoit de modifier l’organisation de la Banque centrale et de la Cour constitutionnelle.  « Le processus de nomination des membres du comité de politique monétaire de la Banque centrale »  est clairement pointé du doigt.

A noter par ailleurs que l’agence mentionne une perspective négative, laissant ainsi entendre qu’elle n’écartait pas la possibilité d’abaisser encore cette note.

S&P estime également que les mesures prises au cours de l’année concernant plusieurs secteurs des services « pourraient entraver la croissance économique en réduisant la volonté des banques de prêter et l’envie des entreprises d’investir ».

Rappelons qu’en novembre dernier, le gouvernement de Hongrie a totalement viré de position en faisant appel à l’Union européenne et au Fonds monétaire international en vue d’obtenir un plan d’aide.

Ainsi, le 17 novembre dernier, Budapest, cédant à la pression des marchés financiers avait annoncé qu’elle allait négocier un nouvel accord avec le FMI et l’Union européenne. Le pays avait alors déposé une demande officielle en vue de convenir d’un accord de précaution, estimant qu’elle n’avait pas besoin d’aide financière.

En décembre, une mission préliminaire de la Commission européenne et du FMI a été écourtée, cette dernière s’inquiétant du manque éventuel d’indépendance de la banque centrale.

Fin novembre, le gouvernement hongrois avait quant à lui officiellement dénoncé la dégradation de sa notation financière opérée par Moody’s, l’estimant infondée, et la considérant comme une des attaques financières visant la Hongrie.

Précisons que l’agence américaine avait précédemment abaissé la note de la dette publique hongroise à Ba1, correspondant au rang d’investissement spéculatif, assortie d’une perspective négative.

Se référant au budget 2011, le ministère ministère de l’Economie avait alors tenu à rappeler dans un communiqué que Budapest avait réduit sa dette souveraine de 10% cette année.

« Clairement ni les performances de l’économie hongroise, ni l’état du budget n’expliquent la chute du forint, par conséquent une attaque spéculative contre la Hongrie doit avoir lieu en arrière-plan, avait déclaré le ministère. »

De son côté, Moody’s argumentait sa position en pointant du doigt les difficultés rencontrées par Budapest pour atteindre ses objectifs d’assainissement budgétaire et de réduction de la dette du secteur public.

Etait également mise en avant la vulnérabilité de la Hongrie  aux retombées de la crise de la dette européenne, l’économie hongroise étant fortement dépendante des investisseurs extérieurs.

Rappelons enfin qu’en 2008, la Hongrie avait été le premier pays de l’Union européenne à bénéficier d’une aide internationale. Budapest avait alors obtenu une enveloppe totale de 20 milliards d’euros du FMI, de la Banque mondiale et de l’UE, la dernière tranche n’ayant toutefois pas été mise en oeuvre.

Sources : AFP, Associated Press

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