Hop!, filiale low cost d’Air France, va droit au hangar

Les mauvaises nouvelles pleu­vent sur Hop !. Non seulement la petite compagnie régionale, filiale d’Air France, n’atterrira plus sur le tarmac d’Orly, dont la réouverture est prévue ce 25 juin, mais elle va subir de plein fouet la décision du gouvernement de stopper les dessertes aériennes nationales quand existe une alternative en train de 2 h 30. Trois lignes qui relient Orly à Bordeaux, Nantes et Lyon sont sur la sellette. « Ces liaisons étaient déficitaires, pointe un syndicaliste au sein de la compagnie. La direction avait déjà prévu de les fermer, la décision du gouvernement l’arrange. »

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L’attrition de la petite compagnie domestique issue de la fusion de Regional, Airliner et Brit Air risque cependant d’être beaucoup plus rude. Faute de rentabilité (elle représente près d’un quart des 200 millions d’euros de pertes du réseau domestique d’Air France en 2019), Hop ! est depuis longtemps dans le collimateur de Benjamin Smith, le directeur général d’Air France-KLM, qui doit désormais accélérer son plan de transformation en échange de l’obtention du prêt de 7 milliards d’euros garanti par l’Etat. « Il s’agit de changer de modèle sur le réseau domestique », précise un connaisseur de la compagnie.

Plan de restructuration

Au cœur du vaste plan de restructuration qui sera présenté le 3 juillet aux salariés (avec près de 20 % des effectifs d’Air France en jeu), Hop ! devrait voir sa voilure réduite à une trentaine d’appareils (contre 57). Ces avions de moins de 110 sièges seront consacrés à préserver l’alimentation du hub de Roissy et dans une moindre mesure celui de Lyon, même si certaines sources en interne sont dubitatives sur la longévité de ces liaisons « qui réalisent un chiffre d’affaires ridicule et ne gagnent pas d’argent ». A Orly, face à la concurrence des low cost easyJet ou Volotea, la direction préfère jouer la carte de Transavia, aux coûts unitaires moins élevés. La low cost tricolore pourrait également reprendre les grosses liaisons entre les capitales régionales, comme Nantes et Lyon, jusqu’à présent assurées par la compagnie régionale.

Benjamin Smith a estimé la réduction de l’activité domestique d’Air France et Hop ! à 40 % d’ici à la fin 2021. Certains experts tablent sur une baisse des capacités supérieure à 50 % à l’horizon 2023, compensée pour moitié par l’essor de Transavia.

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