Il y aura bien des voitures autonomes en 2019 en France

Lundi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a introduit la présentation publique du rapport pour le développement des véhicules autonomes, avec un ton offensif. Ce n’est plus une hypothèse futuriste. La voiture autonome va s’imposer sur nos routes et dans nos villes d’ici 2020-2025, et pour le gouvernement il faut agir vite. « L’enjeu du véhicule autonome est immense : notre capacité à devenir un champion dans le domaine dira beaucoup de ce que nous voulons être comme nation et comme continent. Si nous choisissons, l’indépendance ou vassalisation », met en garde Bruno Le Maire. Pour le gouvernement, il s’agit ni plus ni moins d’un « enjeu de souveraineté majeur ».

L’Etat s’engage donc à construire le cadre permettant d’ici 2019, la circulation de véhicules autonomes partout en France. La feuille de route, remise au ministre de l’Economie par l’ancienne ministre des Transports Anne-Marie Idrac, s’appuie sur quatre piliers : l’adaptation du cadre réglementaire, le soutien massif à l’expérimentation, une aide à la filière automobile pour amorcer cette transformation technologique et la mise en place d’infrastructures adaptées aux véhicules autonomes. 

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« Les grandes puissances comme la Chine, les Etats-Unis, le Japon mènent déjà une course mondiale du kilomètre parcouru par les véhicules autonomes, l’échelle qui permet de vérifier leur fiabilité, il faut faire le maximum de notre côté », explique Bruno Le Maire. La loi PACTE qui sera présentée à l’Assemblée nationale en juillet précisera le régime pénal et civil de ces expérimentations. Bruno Le Maire a d’ores et déjà annoncé que le gouvernement autoriserait les tests de véhicules autonomes sans conducteur sur l’ensemble du territoire dès 2019. La responsabilité d’éventuels accidents sera portée par les constructeurs et les industriels. Déjà 50 tests ont été effectués en France, sans aucun incidents notables. Mais l’accident d’un taxi autonome Uber en Arizona qui a causé la mort d’un cycliste en mars dernier est dans tous les esprits. 

C’est pourquoi, en plus de l’aspect réglementaire, le plan du gouvernement contient un volet de réflexion qui devra à terme aboutir à un cadre clair sur la protection des données personnels et les enjeux éthiques qu’induisent l’arrivée généralisée de la voiture autonome sur les routes. « Les choix de conduite de la voiture autonome devront être instruits par une intelligence artificielle éthique, au service de l’humain », a esquissé le ministre de l’Economie, sans apporter d’autres détails.

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Enfin, l’Etat compte bien soutenir financièrement le secteur automobile dans cette transformation via son fonds pour l’innovation de rupture, doté de 10 milliards d’euros, soit 200 à 300 millions d’euros disponibles par an. Le défi est de taille pour le secteur automobile français, deuxième employeur du pays, qui doit rapidement transformer son modèle technologique et industriel. 

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