Ils disent « non » à un Monopoly privé de sa case prison

Voici un courrier que l’ambassadeur des Etats-Unis en Italie ne s’attendait sans doute pas à recevoir. Sept députés du Parti démocrate ont pris leur plus belle plume pour lui dire ce qu’ils pensent de la volonté de la société Hasbro, éditeur du Monopoly, d’en changer en profondeur la grille. Et pour que leur courrier ne finisse pas à la poubelle, ils ont pris soin d’en envoyer une copie au quotidien Il Corriere della Sera qui s’est empressé de le publier.

A l’origine de la colère de ces élus de centre-gauche, la remise en cause des valeurs propres à ce jeu de société créé en 1904 et diffusé en grande échelle dès la fin des années 30 : les aléas des investissements dans la pierre et le risque que courent les joueurs à se retrouver, pour le principe, sous les barreaux. Or soulignent ces élus du peuple, Hasbro, va « substituer aux traditionnelles propriétés immobilières des paquets d’actions de grandes multinationales ». Et, pire encore que cette mise à l’honneur de la spéculation boursière, « l’abolition de la case prison ».

Pour ces députés, cette décision ne peut pas être considérée comme anodine. Soulignant que le « Monopoly » a « initié des générations de jeunes au mécanisme de l’économie de marché », ces derniers s’insurgent contre « un message anti-éducatif qui veut que l’on ne soit pas puni quand on viole des règles ».


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