Immobilier : Deutsche Bank négocie avec la justice US dans le cadre des RBMS

Les ennuis continuent pour Deutsche Bank. Alors que la première banque allemande, empêtrée dans de nombreux scandales, provoque d’ores et déjà l’inquiétude des investisseurs et figure parmi la trentaine de banques allemandes citées  dans les Panama Papers, l’établissement financier a annoncé mercredi être en discussion avec les autorités US en vue de solder un litige portant sur des crédits immobiliers adossés à des produits financiers complexes à l’origine de la crise.

« Deutsche Bank a démarré des discussions avec le département américain de la Justice (DoJ) pour aboutir à un possible règlement » dans l’enquête concernant ses activités jusqu’en 2008 sur le marché des créances hypothécaires résidentielles titrisées (RMBS) aux Etats-Unis, a ainsi indiqué le groupe bancaire dans son rapport financier du deuxième trimestre.

La banque est suspectée d’avoir vendu des crédits immobiliers convertis en produits financiers complexes tout en sachant qu’ils étaient toxiques, et ce, avant que n’éclate la crise financière de 2008. Utilisée par les banques pour convertir des portefeuilles de prêts en titres financiers cédés ensuite sur les marchés, la titrisation a engendré des pertes phénoménales à de nombreux investisseurs, frappant tout particulièrement ceux qui avaient acheté les titres adossés aux « subprime ».

Le calendrier de ce règlement est désormais « largement déterminé par les autorités de régulation », a précisé Marcus Schenck, le directeur financier de Deutsche Bank, s’exprimant lors d’une téléconférence destinée aux analystes. Tout en précisant que cette affaire était l’un des quatre litiges majeurs que le groupe espère solder cette année.

Déjà impliqué parallèlement dans près de 8.000 litiges judiciaires dans le monde, Deutsche Bank a assuré avoir mis de côté des provisions pour faire face aux coûts de ce règlement, sans toutefois en préciser le montant.

Précisons que Deutsche Bank  a dû faire face à des charges exceptionnelles de 12 milliards d’euros en 2015, entre autre à cause des provisions passées pour ces litiges (5,2 milliards d’euros). L’établissement financier a en effet fait l’objet de nombreux scandales financiers, dont le plus célèbre reste celui du Libor. Lui sont également reprochées des manipulations de taux et des soupçons de blanchiment d’argent. Sont également inclus dans ces charges exceptionnelles des dépréciations et des frais de restructurations et indemnités de départ. Les dépréciations sont liées essentiellement aux ajustements de la valeur des actifs de la banque de détail Postbank et de la banque d’investissement. Elles ont représenté à elles seules 5,8 milliards d’euros, les charges de restructuration se chiffrant quant à elles à un milliard.

A noter enfin qu’en avril dernier, la sulfureuse banque d’affaires Goldman Sachs avait finalisé un accord de 5,06 milliards de dollars pour solder un litige de même type.

Quatre grandes banques américaines, JPMorgan Chase, Bank of America, Citigroup et Morgan Stanley avaient préalablement accepté de payer un montant cumulé de près de 40 milliards de dollars pour solder des poursuites liées aux produits financiers toxiques RMBS.

Sources : AWP, Deutsche Bank

Elisabeth Studer – 29 juillet 2016 – www.leblogfinance.com 

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