Jeunes: décrocher plus vite un emploi à la sortie de l’école

Etudiez plus pour gagner plus – et trouver surtout plus vite un emploi pérenne et en adéquation avec vos compétences. Cela reste l’équation miracle pour les jeunes diplômé(e)s, si l’on en croit le dernier baromètre de l’Apec, publié ce 11 avril. « On le répète depuis plusieurs années : faire des études reste le meilleur passeport pour décrocher rapidement un emploi cadre en CDI, martèle Pierre Lamblin, directeur des données et des études de l’Apec. Dans un marché très favorable pour les cadres –en hausse continue, côté embauches, depuis six ans – voilà deux ans déjà que les jeunes en profitent à plein. » De fait, selon le baromètre 2019, qui s’appuie sur la promotion sortie des écoles en 2017, 85 % des Bac + 5 sont en poste un an après avoir quitté les bancs de l’école – une hausse de deux points par rapport à la promotion précédente. Le taux des jeunes diplômé-e-s qui ont trouvé un job dans les six mois après l’obtention de leur diplôme augmente aussi à 76 % (plus 6 points).  

Commencer à chercher avant l’obtention de son diplôme

Plus encourageant encore : ces jeunes obtiennent de plus en plus souvent le statut de cadre dès la sortie de l’école (62 %, en progression de trois points) et de manière pérenne. 68 % d’entre eux décrochent un CDI (plus six points). Un phénomène durable, poursuit Pierre Lamblin : « Globalement, pour l’ensemble des cadres, on a retrouvé une situation semblable à celle de l’avant crise financière de 2008, avec un alignement favorable des planètes – où croissance, investissements des entreprises et embauches vont de pair. Cela devrait durer, pour les jeunes comme pour les autres. » De quoi nourrir aussi une forme de stabilité : 94 % des jeunes qui ont intégré une entreprise six mois après avoir décroché leur diplôme y sont toujours après un an. Et 78 % estiment que leur job correspond à leur niveau de qualification (+ 4 points) et 84 % qu’il colle à leur discipline de formation. Et, si plus le niveau de qualification est élevé, plus le taux d’embauche augmente, l’Apec note aussi que les Bac+3 et +4 tirent aussi mieux leur épingle du jeu : le CDI concerne 58 % des diplômés (49 % un an plus tôt) et le statut de cadre 15% (10 % précédemment). Conseil avisé de Pierre Lamblin : « Une forte majorité de ceux qui décrochent un emploi de cadre pérenne, ont démarré leurs recherches avant même d’avoir reçu leur diplôme. Plus vite on cherche, plus on augmente ses chances. »

Les filières scientifiques et économiques, le vrai bon filon

Mais tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. La mutation de nombreuses industries, la digitalisation à tout crin et à tous les étages des entreprises, nourrissent logiquement une demande plus forte pour certaines formations. Les écarts se creusent entre les filières : le taux d’emploi reste nettement plus élevé pour les diplômés de filières scientifiques et économiques – 88 % par exemple pour le droit, la gestion, l’économie (en hausse de quatre points) contre 81 % pour les sciences humaines et sociales, qui reculent de sept points. « L’informatique, par exemple, que l’on sorte d’une école ou de l’université, que l’on soit détenteur d’un diplôme d’Ile-de-France ou d’ailleurs, reste le premier secteur recruteur de l’Hexagone de cadres et de beaucoup de jeunes, » pointe Pierre Lamblin.

Le jeune cadre français le plus mobile d’Europe

Pas de quoi nourrir pour autant une plus grande fidélité de ces jeunes cadres. « Au contraire. La vitesse d’accès à l’emploi incite aussi à beaucoup plus de mobilité. Les gens hésitent moins à aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. » Le cadre français est d’ailleurs celui le plus prêt à bouger, surtout le plus jeune : 30 % des cadres de moins de 30 ans, selon l’Apec, annoncent leur intention de bouger dans l’année si l’occasion se présente, versus 8 % toutes classes d’âge confondues (et moins de 5 % pour les seniors).

Injustice : de nettes différences entre femmes et hommes

Un point noir demeure enfin : l’inégalité persistante et totalement injustifiée entre jeunes diplômés et jeunes diplômées. Une étude publiée début mars par l’Apec le pointait déjà : deux ans après l’obtention de leur diplôme Bac +5, femmes et hommes ont fait leur entrée sur le marché de l’emploi dans des proportions équivalentes. Mais dans les secteurs en pointe (filières technologiques, droit, gestion…), les hommes ayant un statut de cadre et un CDI restent plus nombreux que les femmes. D’énormes écarts de salaires surtout demeurent, sans aucune raison valable. Incompréhensible… et inadmissible.

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