La Bourse de Paris doublement désappointée (-1,30%)

La Bourse de Paris a fini en net repli vendredi (-1,30%), à la fois déçue par le manque de détails concernant le plan de relance européen et par les espoirs envolés quant à un traitement potentiel du Covid-19.

L’indice CAC 40 a perdu 57,68 points à 4.393,32 points. La veille, il avait fini en hausse de 0,89%.

Au cours de la semaine écoulée, la place parisienne a perdu 1,85%. Depuis le 1er janvier, elle a reculé de 26,51%.

« Le marché européen anticipait un rebond américain qui n’a pas lieu », du fait de plusieurs indicateurs en berne aux Etats-Unis, souligne Marco Bruzzo, directeur général délégué chez Mirabaud AM.

La confiance des consommateurs aux Etats-Unis a à nouveau reculé en avril à 71,8 points, marquant une forte chute par rapport à mars où elle était de 89,1 points.

Les commandes de biens durables ont également chuté plus fortement qu’escompté, de 14,4% en mars contre 12% attendu.

Sur le Vieux Continent, les données économiques n’étaient pas mieux loties avec un moral des entrepreneurs en Allemagne « catastrophique », à son « plus bas historique » en avril, selon le baromètre IFO.

Le marché avait débuté en territoire négatif « à la suite d’une absence d’accord du Conseil européen » sur son plan de relance, faisant ressurgir « de nouvelles inquiétudes quant à l’union de la zone euro », récapitule M. Bruzzo.

Faute de consensus, l’Union européenne a encore temporisé jeudi sur son plan de relance, ses dirigeants ayant demandé à la Commission européenne de formuler des propositions de relance à partir de la mi-mai.

Les investisseurs ont également été déçus par les déconvenues d’un possible traitement contre le Covid-19.

L’antiviral Remdesivir du laboratoire américain Gilead Sciences a échoué à améliorer l’état de malades du Covid-19, selon les résultats d’un des premiers essais cliniques sur le médicament en Chine qui ont été publiés brièvement jeudi par erreur sur le site de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), avant d’être retirés, a rapporté le Financial Times.

Il est aussi fréquent de voir les investisseurs encaisser leurs bénéfices de la semaine et limiter leur exposition avant le week-end.

Cycliques sous pression

Sur le front des valeurs, les cycliques ont été mises à rude épreuve. Airbus a chuté de 3,52% à 52,34 euros, Saint Gobain a plongé de 4,85% à 22,96 euros.

Le luxe a été aussi très malmené : Hermès (-3,79% à 674,40 euros), Kering (-1,25% à 451,35 euros), LVMH (-2,24% à 340,85 euros).

Les valeurs bancaires sont reparties à la baisse dans un contexte politiquement tendu en zone euro : Société Générale (-4,88% à 13,52 euros), BNP Paribas (-3,06% à 26,30 euros) et Crédit Agricole (-3,20% à 6,54 euros).

A contrario, les valeurs défensives s’en sont bien sorties : Sanofi a gagné 2,31% à 90,94 euros, profitant d’un chiffre d’affaires de près de 9 milliards d’euros au premier trimestre, soit une hausse de 6,9% due pour moitié à la pandémie de Covid-19.

Danone a pris 0,90% à 62,50 euros.

Le secteur informatique a bien résisté à l’instar de STMicroelectronics (+1,21% à 22,63 euros) et Worldline (+2,02% à 64,68 euros), se calquant sur la bonne tenue du Nasdaq.

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